La fille du canapé.

austylonoir

Le plus remarquable avec cette fille, c'est la simplicité avec laquelle elle fait les choses. Tu sais, j'aime pas faire dans l'irrationnel, mais je te le dis, cette fille-là, elle dégage un truc spirituel. On l'a tous ressenti la dernière fois, je te parle de l'apaisement, partout autour d'elle, c'est comme si à la voir, on est obligé de l'aimer. Mais pas d'un amour sale, hormonal, animal, non, non, quelque chose de bien plus élevé, plus pur, laisse-moi t'expliquer. Bien sûr qu'il y a des filles plus belles et plus attirantes. Bien sûr que le soleil brûle. Bien sûr que je t'ai vu l'observer. Bien sûr qu'à la fin de la soirée, on s'est tous demandé son nom, parce qu'on a pas osé lui parler. Bien sûr qu'on retenait nos langues, pour ne pas être le premier à sortir le sujet. Même si heureusement, tu as lâché une phrase, qui nous a tous soulagés, quand tu as dit qu'elle a l'air sympa, la fille du canapé. Et comme personne ne voulait trop en faire, on a arrêté d'en parler. On a fermé nos gueules, mais nos coeurs, eux, n'ont jamais arrêté. C'est qu'on l'a sentie mal à l'aise, la fille du canapé, on l'a sentie mal à aise, malgré cet apaisement, qu'elle nous transmettait à chacun. Même qu'elle ne prenait jamais la parole, pour dire plus d'une phrase, comme si chaque mot avait son poids, qu'il fallait sous-peser, longtemps, avant de le prononcer. Une pudeur rare, comme j'aurais aimé en avoir, à te sublimer encore, ce qui déjà était beau.

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