LA GUEULE DE BOIS

lou-gree

À mes amis, les Insoumis !

Ce matin, je me sens comme vidé

de mon sang, de mes larmes,

vidé de cet espoir qui donnait

à nouveau sens à mon existence

cet espoir, auquel je croyais tant,

qui était là, à portée de mes mains

je m'étais imaginé ce monde

si bien dépeint et dessiné

rempli de mille projets, d'humanité,

de sourires et de bons sens.


Ce matin, j'ai le souffle coupé,

je ne trouve plus ni le ton ni les mots

à part, peut être, ceux que je m'évertue

de coucher ici sur cette feuille

tout semble s'être arrêté, comme si

le temps ne pouvait plus s'écouler

comme si, le sable s'était figé

dans le sablier de mes espérances

et qui annonce aujourd'hui

cette défaite comme un deuil !


Ce matin, les bras me sont tombés,

j'ressens tellement cette impuissance

après cette bataille rond'ment menée

tout du moins en apparence !

sur le champs de ma colère,

je compte, là, sur mes doigts

dans cet insoutenable silence

les pertes annoncées par ceux

qui jubilent devant nos blessés

et qui vont encore mener la danse !


Ce matin, le réveil s'est fait discret

la nuit fut courte et agitée

dans ma mémoire je ressassais,

encore buvais les discours

de ce tribun hors du commun.

Encore ivre, comme perdu

avec ma gueule de bois

titubant seul dans la rue

ce matin, comme beaucoup

je me sens dépité et orphelin !


Lou Gree – texte protégé par copyright – le 24 avril 2017

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