La Lucidité (2)

Apolline

Il existe un homme ici-bas qui n'a même pas idée de l'amour rempli du cœur de l'univers que je porte pour lui. Depuis toujours.

Ne me demandez pas comment il a fait pour me mettre dans cet état, il me semble bien que cela dépasse tout entendement et que c'est sans doute pour cette unique raison que mon Amour, il perdure.  

Ah oui merci, la lucidité, naissante dans ma correspondance d'hier, au rendu fraternel pour en finir avec mon homme ici-bas, dans le chant de la beauté, m'a transcendée. A dégriffée sans raison mes marques au demeurant indélébiles en totalement débiles…

Puisque actuellement chez moi, sur mon île, je m'invente des chorégraphies au ralenti dans un « You and me » de Flume en pluquant de ci de là des morceaux de mozzarella bio éventrée dans son eau troublée. C'est croire que rien ne va plus dans le jeu dansant qui me surprend maintenant à me déhancher littéralement sur le « Bad » de Guetta. La tarte aux poireaux du Picard,  je l'ai jetée au four et minutée pour 20. Vite, j'ai faim ! Je pousse la table et les fauteuils. J'étire les bras,  fais glisser mes mains sur mes seins, lascive. Hop, je tourne 3 fois au même endroit. Hop hop, je me lance dans une roue imaginaire et rehopopop rebondis sur la cadence.  C'est Bon ! Déjà, la tarte sonne. Elle rit sous mon nez. Et puis vlà, mine de rien, le John Legend qui s'installe pour enclencher son « All of me ». Flop, l'appétit se réduit. Envie de fermer l'ordi…

Alors doucement je vais m'asseoir ailleurs et me colle sur cet homme ici-bas que je touche du bout de mes doigts fiévreux, muni d'un crayon de mon papier glacé, que j'appuie, que je gomme, que j'efface et qui revient. Je ne devrais pas utiliser un crayon HB, ça laisse des signes incompréhensibles non translucides.     

La musique rebat son plein. Merci au "SOS "d'Indila, il arrive à point.  Elle chante qu'elle est touchée, qu'elle est à terre, qu'elle sent qu'elle se perd. Son curieux gars indécis a dû sans doute oser lui dire qu'il courrait toujours après elle. Et flûte, je lui coupe son air. Assez ! Je veux bien changer de répertoire mais quand même. Je n'ai pas de détresse et je lui laisse, car moi tout va bien, tout va mieux !

J'ai la lucidité qui me tient et qui danse sur tout et n'importe quoi ou presque. Facile à choper le rythme de la nouveauté. Mais voilà soudain, je suis fatiguée, épuisée. La lucidité m'a renversée. Elle me décide ce soir, à dormir sous mon lit. Et demain, me fera danser encore et s'il le faut à 3 heures, à 4 heures, à 5 heures du mat…                  

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