La nuit

La nuit. La longue nuit. Celle qui nous engloutit.

La nuit. L'épaisse nuit. Celle qui anéantit.

La nuit m'enveloppe de ses bras froids et je sens mon cœur bondir à l'intérieur de moi.

Angoisse légère, lorsque le sommeil ne vient pas. On se demande où l'on va, on se demande pourquoi.

Les questions s'enchaînent dans un dédale qui s'ouvre devant moi.

Vases communicants: une question, une réflexion, dont découle une nouvelle question, allant parfois jusqu'à l'obsession.

La vie dehors se fait de plus en plus rare.

Les aiguilles de l'horloge tournent mais le temps ne passe pas. Les minutes défilent sur mon triste cœur affolé. Les heures passent mais les idées sont là.

Lâcher prise, les yeux clos, puis soudain, un sursaut.

Je projette mon regard sur la rue déserte et j'écoute l'approche rassurante d'un véhicule égaré passant par là. Je recherche l'apaisant mouvement d'un voisin qui ne dormirait pas, la vue saisissante d'une lumière vacillante aux fenêtres de la maison qui se trouve face à moi.

Qui ne connaît l'insomnie solitaire ne peut comprendre cela.