LA PANGEE UNIVERSELLE (L’imagination au pouvoir)
Pascal Coquet
Le temps pourrait s’écouler tranquillement mais l’homme a besoin de repères, de préférence dans la barbarie et la sauvagerie.
I : Sculpter le temps
La Gaule envahie par les Goths, Wisigoths et autres Ostrogoths. Le temps pourrait s’écouler tranquillement mais l’homme a besoin de repères, de préférence dans la barbarie et la sauvagerie.
Il y a eu Attila avec ses Huns, puis vinrent les autres...
En l’an 52, Vercingétorix mit genou à terre et déposa ses armes aux pieds de César. A cette époque, partout dans le monde, les armées romaines asservissaient les peuples et Rome confortait son empire. La chute de Rome. Fin d’un empire. Vinrent alors les Mérovingiens :
S’ensuivit un longue période de troubles, crimes, cruauté, sauvagerie ... Et j’en passe. Ce fut l’obscurantisme. Saint Louis rendait la justice sous un chêne paraît-il. Ca ne l’empêchait pas cependant de participer à la 1ère croisade, pour tuer l’infidèle, chasser l’impie et violer quelques femmes, en passant.
En l’an 800, c’est l’investiture de Charlemagne. A son tour, ce roi Chrétien voulut étendre son royaume à l’Europe entière, au nom de l’Eglise. Puis, à la mort de son neveu Roland, à Roncevaux, (son cor étant endommagé), Charlemagne se retire du jeu.
Vinrent ensuite les Carolingiens qui ne valaient guerre mieux, des rois fainéants dixit Carolus 1er. Ils récoltèrent le Sel et la Gabelle, taxes qui affamaient le peuple, enrichissaient la cour et servaient également à guerroyer, histoire de passer le temps et apporter quelque distraction...
Les Bourbons n’étaient pas non plus de grandes lumières, excepté peut-être François 1er, ce roi inspiré d’Italie avec la renaissance et son siècle illuminé. (Quoique au début de son règne, il a fait très fort : Marignan, c’est lui. Une armée de 30.000 hommes face à 20.000 Suisses, 10.000 Italiens... Un épouvantable massacre dans la plaine du Pô pour la conquête du Milanais ... Le début de la Renaissance s’illustra avec, pour la première fois, l’utilisation décisive de l’artillerie. (C’est un comble !)
Dans ces années-là, quoique quelque peu auparavant en 1492 précisément, un Génois nommé Christofo Colombo ralliait les Antilles à bord de la Santa Maria. Peu temps après et non loin de là, un navigateur portugais du nom d’Amérigo Vespucci mit pied à terre sur un nouveau continent. Il lui donna son nom. Néanmoins, la Sainte Inquisition fourra son nez malfaisant en ce territoire impie. Ce fut la controverse de Valladolid. Elle déclara l’autochtone "plus bas que l’animal et dépourvu d’âme", car, bafouant la rhétorique ecclésiaste, le dogmatisme clérical use de l’anthropomorphisme. (Le délit de faciès en quelque sorte.) S’ensuivit un épouvantable massacre des populations indiennes et un pillage minutieux des richesses, que l’Espagne et le Portugal se partagèrent.
La liste est loin d’être exhaustive mais je préfère arrêter ici ma diatribe, Le rire le propre de l’homme ? Laissez-moi rigoler ... La destruction, oui, est le propre de l’homme ; Nous ne laissons derrière nous que ruines et chaos. Connaissez-vous un animal si cruel, massacrant et tuant par vanité ? Nous avons donné une dimension dramatiquement sculpturale au temps, l’avons façonné tel une pièce d’étoffe, à notre image.
Voyons si nous pouvons remédier à cette condition, changer cet état de fait :
II : Le tunnel ...
Un projet scientifique à résonance humanitaire...
Imaginez... Certes, ce n’est que l’ébauche d’une expérience, elle peut être jugée futile voire même inconvenante aux yeux des instances en place : "l’intelligentsia", ce milieu "autorisé à penser"...
Prenons une feuille de papier, imprimons quelques repères, quelques dates égrainant le parcours de notre jeune humanité. Joignons les deux bouts par les extrémités, le haut et le bas ; le Yin et le Yang... L’ombre et la lumière. Scotchons-la. Nous obtenons un rouleau avec les caractères, donc les événements du passé, à l’intérieur. Il nous apparaît clairement que le temps est emprisonné dans ce rouleau. C’est un fluide, un courant. Voyager à l’intérieur de ce tunnel ne paraît-il pas aisé, évident, limpide ? Il nous reste à définir la matière constituante de ce flux temporel et à trouver le moyen de voyager dans ce liquide inconsistant. Simplement.
Donc de quoi est constitué la quintessence du temps : De l’air ? De l’oxygène ? Un amas de neutrinos ayant une masse proche de zéro ? Le vide ? Des sels minéraux, la matière constituante de la vie ? Ou bien s’agit-il d’une substance électrique proche de celle générée par notre propre cortex cérébral ? Et si nous plongions dans un liquide « amniotique » vers un passé anté-conceptuel ? Idée séduisante.
Car en effet, si tous les éléments constitutifs de la matière, les gazes, les molécules figurent dans le cosmos, n’est-ce pas le temps qui, quant à lui, ordonne et gère, au cours de son déroulement, tous ces matériaux, ces atomes, afin de créer l’univers entier, la genèse des planètes, puis les événements s’enchaînent jusqu’à l’apparition des premières cellules simples, qui se divisent, deviennent complexes, et enfin se manifeste la vie, son cycle, sa renaissance ...
Antoine-Laurent de Lavoisier a dit : « Rien ne se perd, rien ne se crée mais tout se transforme. »
Alors le temps un liquide amniotique ? Cela semble envisageable, dû moins d’une manière imagée.
Nous voyons donc maintenant une approche possible, un moyen de corriger nos erreurs passées. Cependant pour ce faire, il nous faut des données précises : Une carte en trois dimensions, et c’est ici que j’en appelle à l’humanité entière ;
III : la Pangée universelle...
Car tous les historiens, les conteurs, les sages, les chefs de village transmettant la parole de l’Ancien, tous les économistes, les physiciens, les climatologues, les vulcanologues, les météorologistes, les astronomes, les sismologues, les cosmologistes, tous les anthropologues, les paléontologues, les géologues, les géomètres, les cartographes, les mathématiciens et autres astrophysiciens de la planète, mais aussi tous les journalistes, chroniqueurs, généalogistes, et comme chaque détail, chaque événement, a une répercussion sur le déroulement de l’Histoire, toutes les couches de la population, frères et unies sur un même projet, tous se donneront enfin la main pour établir :
LE GRAND PARCOURS DE L’HUMANITE, des origines à nos jours.
Afin de rendre le voyage dans le temps possible, dans un but scientifique et humanitaire, sur cette carte le moindre fait sera annoté avec une infime précision :
La situation géographique (espace), latitude et longitude exactes accompagnée d’une description précise du lieu.
La date, (coordonnées du temps), à la seconde près, et les conditions climatiques et météorologiques correspondantes.
Le monde entier se concerte ; toute race, ethnie, idéologie, religion unies par une même idée. Les répercutions sont grandioses.
Le passé induit le présent et ce dernier façonne le futur, c’est ainsi que l’on voit les générations se rapprocher, stimulées par cette œuvre gigantesque. Les frontières s’effacent, par delà même les guerres deviennent obsolètes. Les gouvernements perdent pied et se muent en un pâle reflet, la sagesse l’emporte...
Ainsi la terre n’est plus éclatée, divisée, tous les peuples confondus en un seul noyau : un seul continent, socialement parlant, c’est la « PANGEE UNIVERSELLE » ...
IV : Epilogue
Certes je ne suis pas physicien mais doux rêveur, quoique l’un n’empêche pas l’autre...
Hélas constatons qu’il est parfois difficile de joindre le geste à la parole, en l’occurrence les idées restent bien souvent sur le papier, elles ne sont qu’une projection de notre esprit, et ceci en est un exemple. Pourtant voir tous les chercheurs de la terre, tous les humains, unis et solidaires pour une même idée, quel joli concept !
Peu importe le prétexte, en l’occurrence la cause revêt moins d’importance que l’effet. Un jour peut-être cette utopie deviendra-elle réalité alors un grand pas sera franchi, un grand pas pour l’humanité...
Pascal Coquet 16/10/2004
Oui un grand pas, continuer à rêver c'est très important !!! "Il est un temps où l'homme peut faire de grandes choses, c'est quand il croit que rien n'est impossible" ? Stendhal
· Il y a environ 13 ans ·Edwige Devillebichot