La petite maison dans la prairie

chatoune

La maison qui m’a vue naître en Normandie

Est nichée dans la verdure  et les fleurs

Des herbages où broutent des vaches ravies

A l’orée d’une forêt où quelquefois j’eus peur

Je me souviens d’un puits  profond et de son seau

Au beau milieu de cette grande cour herbue

Où il nous faut  chaque jour aller puiser l’eau

Et où se pencher est absolument défendu

Un poulailler est à côté quelque  peu délabré

Où poules, coqs, canards et compagnie

Se retrouvent sur leurs perchoirs, agglutinés

Pour se réchauffer quand est tombée la nuit

Une étable qui sent bon la paille fraîche

Où les deux vaches, Bellotte et Fleurette

Viennent se réfugier et se nourrir à la crèche

En attendant patiemment l’heure de la traite

Deux cochons se trémoussent  dans la boue

En grognant avec un plaisir plus que certain

Je me suis déjà jointe à eux, je l’avoue

Ce qui me valut  belle fessée et bon bain

Au beau milieu de toute cette ménagerie

Je suis la plus heureuse des petites filles

Je me souviens de cette maison dans la prairie

Où je vivais entourée de toute ma famille

J’y suis retournée il y a de ça quelque temps

La nostalgie de l’enfance y poussant mes pas

J’ai  reconnu la maison et le puits et pourtant

Je n’y ai pas retrouvé le charme d’autrefois

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