LA PORTE

Pascal Germanaud

LA  PORTE

 

 

Je suis debout à côté de la porte

Je scrute celle des voisins qui sortent

J’attends en vain que le vent les emporte

Et ton retour...le reste m’insupporte

 

Je suis debout à côté de la porte

J’observe la fin de la rue déserte

Pas l’ombre d’un chat, d’un rat, d’un cloporte

Et ton amour enfui me déconcerte

 

Je suis debout à côté de la porte

J’épie les embruns par-dessus mes larmes

Je me croyais fort...tu es la plus forte

Et ton fantôme en moi est un vacarme

 

Je suis debout à côté de la porte

J’ai si peur des souvenirs quand je rentre

Que je reste sur le seuil en feuill’ morte

Je suis le môm’ qui réclame ton ventre

 

Je suis debout à côté de la porte

Je guette les démons qui me martèlent

Je suis seul à lutter mais peu importe

Les débris de mon coeur toujours t’appellent

 

Je suis debout à côté de la porte

Je suis un légum’, je suis une plante

Un plancton, un planton et sans escorte

Fidèle au poste je plante « l’attente »

 

Envoyez-moi vos gens et vos cohortes

Je ne bouge pas car je suis...la porte.

 

                  

                                     Le 26/06/95.

                                                        Pascal GERMANAUD 

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