La presse m'oppresse

Chère Presse Féminine,

Le soleil chante, les oiseaux brillent et tu nous abreuves encore de ton sujet préféré, cette saloperie de marronnier qui fait couler des litres d’encre chaque année : mincir ou comment faire rentrer son derche dans un bikini sans avoir l’air d’un rôti de porc sur la plage de Palavas les Flots. Je comprends pas… Tu te crames la rétine à ce point quand tu nous vois, mes poignées d’amour et moi, nous dandiner dans la rue ?! T’as besoin de pondre des articles entiers pour faire l’éloge de régimes qui, de toute façon, se solderont par un échec parce que je suis humaine et que le plaisir d’être attablée avec mes potes suffira à chasser toutes mes (éventuelles) bonnes résolutions. Arrête de me faire croire que je ne suis pas bien dans mon jean taille 44, et tant que j’y suis, tu ne me feras pas gober que le pastel c’est tendance, je refuse de porter des fringues couleur vomi ! En me créant autant de complexes, tu me fais passer pour une demeurée, une nana infoutue de s’intéresser à autre chose qu’à son nombril, obnubilée par l’image qu’elle reflète, tout juste bonne à lire l’album de « Martine à la ferme ». Et puis, t’en n’as pas marre de placarder des photos de greluches au bide concave, ça t’écorche pas de savoir que tu bousilles toute l’idée que l’on se fait d’une femme ? Bref, je voulais juste te dire que tu peux te garder tes gros titres, mes capitons et moi, on t’emmerde. Bisou