La tentatrice

Tu l'attends, tu  la regardes avec envie, tu la désires.

Elle est là,  elle t'attend, la tentatrice.
Elle partage tes bons et tes mauvais moments. Elle sait te soutenir comme il faut et t'apporte sa chaleur, son réconfort.

Elle te dévoile toujours un peu plus, tu te dévoiles à elle toujours un peu plus.
Plein d'humour plein de charme.
Tu oses toujours un peu plus.

Elle est toujours présente. Elle te regarde, elle t appelle : « Viens…. encore.... »
La tentatriiiicccce…..

Encore et encore jour après jour, nuit après nuit.
De charmant, tu deviens extravagant. Puis étrange...
Et pourtant, les gens t'aiment, le monde t'adore,
Ils s'amusent, et partagent ces moments… toi, eux, la tentatrice... Elle en séduit certains, tu en séduits d'autres, l'alliance parfaite.

Et personne ne voit.

Dans le train-train de la vie, la magie de ces instants n'a pas de prix paraît-il.
Elle est de plus en plus présente. Elle te conseille maintenant et tu écoutes à travers elle, tu ne décides plus qu'avec elle, elle t'aide à réfléchir, et à percevoir. Elle est force d'intelligence et pousse la réflexion entre amis, et puis seul…

Et tu glisses lentement.

Je le vois mais il n y a que moi. Le monde continue de tourner. Nos amis (ou tes amis ?) Tu es toujours génial,  et « mon pauvre » oui « ta vie est difficile ». Non « c'est rien » « tu as raison ».
Tes amis te soutiennent… toujours….tous.

Elle nous tourne autour, tel un vautour sur sa proie, et je me laisse tenter quelque fois, puis le regrette. Le monde n'est pas plus beau, ni plus vrai, ni plus profond, ni plus sensuel avec…
Mais, elle est là « pour ça », elle est là nous nous tous.

Les femmes ne comprennent pas elles ne comprennent jamais (ou alors rarement). Elles sont étranges et reprochent tout et rien...
Tu perds la notion du temps, la notion des jours, la notion de ce qui est important. Le goût de la nourriture et même celui de l'allure, et tu crois que l'allure remplace l'hygiène…

Tu cumules les incohérences et les fautes professionnelles.

Elle t'accompagne de plus en plus tôt et de plus en plus longtemps. Tu sens son parfum du soir au matin et du matin au soir.
Elle est partout dans la maison, dans le jardin se cache même a la cave.
Et son absence te rend dingue, un fou aux yeux exorbités.

Tes conquêtes te plaignent, ta famille,  tes amis te plaignent toujours …mon pauvre...

Moi ce sont mes enfants que je plains...
D'un coup je prends conscience que quelque chose ne va pas. Quelque chose qui est là entre nous. D'un seul coup elle devient énorme et gigantesque et je vois le poids des conséquences de sa présence dans nos vie.

Tu n'as plus de douceur, plus de beauté, ni de gentillesse. Ta vie passe au travers de son prisme et déforme la réalité.
Elle t'entraine au fond du gouffre... et je ne peux rien y faire.

Je te l'ai dit, je t'ai prévenu il y a quelques temps : « un jour je deviendrai la source de tout tes ennuis » ... « non, t'inquiète, ça n'arrivera pas. Je t'aime plus que tout »

Les mots et les maux s'enfoncent. Les gestes dérapent. Et les assiettes volent. Jusqu'au jour où je deviens la source de tous tes maux... et où tu soulèves ton enfant contre le mur...

Elle a gagné elle est plus forte que moi.

Et je vois aussi le fond de la bouteille. Je la vois sa profondeur et sa brutalité. Je la vois terrible et manipulatrice. Je vois le fond sans avoir bu une goutte, tu ne m'en as pas laisser. Et je n'en ai pas voulu.

Depuis longtemps le monde s'est assombri et je n'en prenais pas conscience. Depuis longtemps tu es devenu le monstre... Celui que tu redoutais enfant, celui qui t'a fait souffrir  ...

Il n y a plus qu'une chose à faire : fuir. Fuir très loin et sauver ce qu'il reste de notre famille.
Retrouver un équilibre sera long et difficile, mais le départ est inévitable et ta colère sera terrible... elle l'est toujours... mais la tentatrice te tiens et ne te lâchera pas.

Aux yeux du monde je deviens horrible, indigne et une mère épouvantable....
Alors je fuis aussi le monde. Je fuis les faux amis, et cette "famille" qui soutient les "faibles" qui "souffrent ». Je fuis très très loin encore plus loin. Déracine mes enfants.et recommence tout à zéro.

Elle trouve encore le moyen de me regarder… et moi, je lui ris au nez...

Le temps s'écoule  mais ta colère  ne décolère pas. Ta colère contre moi et se porte maintenant également contre tes enfants.... tes princesses... celles que tu aimerais jusqu'à la mort ..
Notre famille devient clan dont tu ne fais plus partie.

Mais…La tentatrice tente maintenant mes enfants...
Les gènes ou les habitudes ? Bel exemple de vie, putain !…

Je me bats encore, je me bats toujours…

Et moi dans toute ma peur de toi et du monde qui te soutiens dans la folie, je sens ma haine grandir encore.... grandir... autant que mon isolement. Et il faut s'accrocher pour s'assurer que la folie n'est pas en moi. " est-ce les autres ou moi qui sont fous"…