La vipère des champs

Hervé Lénervé

Dans mes chroniques campagnardes, je vous avais raconté, la fois où, on s’exerçait au lancé de nains avec des marcassins ?

Putain ! La laie, elle n'était pas belle et pas contente aussi. On était resté perché trois plombes dans un arbre avant qu'elle ne se souvienne qu'elle avait une marmaille à surveiller.

Alors, là, maintenant c'est de l'inédit. Jamais raconté cela à quiconque, pas envie d'aller en tôle.

Toujours avec mon pote Joël, un cul terreux pure souche jusqu'à Charlemagne, on chassait, peinard, la vipère à la charrue. Pas la petite charrue, un soc deux bœufs devant, car derrière, ça n'marche pas, Non, la grosse charrue, trois socs avec les 37 chevaux du Massey Fergusson 135, encore devant.

Alors, dans un terrain en friches, ronces et orties, là, où, la vipère aime séjourner. Oui, la vipère n'a aucun goût ! Elle pourrait être partout sur Terre, dans nos régions paradisiaques de tourisme, Ben non, la vipère, c'est ronces et orties et c'est tout ! On ne la refera pas.

Alors, bien sûr, avec le matos à dispo, des vipères, on en avait trop, on ne savait plus quoi en faire. On aurait pu en donner, bien sûr ! Mais non, car on se serait fait engueulé. Oui, la vipère est utile aux agriculteurs pour dératiser les champs, pour les fermes, ils ont des chats. De plus, je ne suis pas certain qu'ils sachent bien la cuisiner, la vipère ?

Alors, comme on était des enfants quand même, oui, même attardés, certes,  on a foutu des centaines de vipères dans le potager d'un vieux qui n'était pas notre pote et il est mort peu après. Pas d'chance, morsure de renard enragé ! Ah, quand le sort s'acharne !

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