la yellow zone

La Yellow zone

dis , tu connais la Yellow zone !!! dis, tu connais la Yellow zone !!! moi,  j’ y ai erré une nuit dernière dans les couloirs de la Yellow zone !!!
À droite de la Yellow zone, il y a l’incinérateur, et tout au bout de la Yellow zone, après la porte automatique, il y a la réanimation!!!
Et dans la Yellow zone ,il y a le trieur... seul maître des lieux, à décider de ton destin, à diriger ton carrosse vers une possible rémission, un monde sans maladie austère.

Pour moi !!! tout a commencé dans l’amaurose d’un début de soirée ; un maelstrom s’engouffra  soudainement dans ma tête sans interruption, aussitôt la boite pensante se mis a boguer, émettant un bruit de hardcore à haute dose, comme si toute la jet set d’Hiroshima avais donné rendez-vous aux neurones du coin pour une rave mal partie, une succession de tamtam ininterrompu me marteaupiquait la base du bulbe rachidien ahuri de tant d’attention à son encontre. S’en suivi, une spectaculaire crise de vomissement en abondance, un torrent de renvois sans relâche, le corps en suspension désertant la carcasse nauséabonde.

Le verdict, sans appelle du gros médecin de campagne, accouru plus vite que sa corpulente ombre au chevet du moribond en détresse: « la suspicion d’un vicieux méningocoque planait au-dessus de l’occiput mal embouti»...

Dans la Yellow zone... moi, j ai voyagé prioritaire en première classe, au diable les junkies en manques de schnouff, les femmes battues peroxydées, les tuberculeux pétomanes, dans la Yellow zone le trieur a dirigé ma faible vie, en faisant fie des Cries et pleures de la valetaille a ses pieds, direction instable vers les portes de la REA 2 pour un nouvel espoir sous perfusion.

la REA 2 !!! c’est la blue zone!!! enfin c’est comme ça que je l’ai vue entre deux crises de céphalée aiguë, un bleu comme dans les peintures à monsieur Klein ; un bleu qui donne envie de s’accrocher à la moindre parcelle de poussière vivante.

Dis tu connais la blue zone !!! dis, tu connais la blue zone !!!

Dans la blue zone, les infirmières sont belles, pulpeuses et souriantes, elles paraissent sortir toute droite des meilleures séries américaines ou l’urgent est de mode, des filles comme ça, rien ne les arrête, pas même ta profonde envie de faire la malle pour l’au-delà des mondes.
Dans la blue zone, les toubibs, mille Fois plus compétents que le meilleur des docteurs House te retapent un costume à coup de scalpel affilé avec soin;
au coeur de l’ambiance cotonneuse, le moindre de tes SOS est anatomisé avec avidité, restitué dans son contexte par des paroles douces et des coups d’oeil complices.

Dans la blue zone un seul slogan, presque une vocation, un monastère tentaculaire,
« monsieur !!! monsieur !!! vous m’entendez !!!» : ici, il y a la fine fleur du secours en urgence, l’élite du retour obligatoire sur le carrelage poisseux de l’existence, les barons de la récidive en assistance a personne en danger grave.

Dans la blue zone petit à petit la vie reviens, petit à petit l’envie reprend, grâce aux bons soins de madones prêtes a tous pour une possible amélioration, et petit à petit l’on te fait miroiter un départ vers la green zone, petit à petit tu commences a y croire.
Oui ... tu commences a y croire a la lumière du jour qui bronze les peaux a grand coup de vitamine D, alors tu te laisses aller a la douceur des rêves de la green zone, le souffle est de retour, et ça, ça fait du bien.......oui...ça fait du bien .........

Dis, tu connais la green zone!!! dis, tu connais la green zone!!!

moi j y suis depuis deux longues journées a méditer sur mes capacités intracrâniennes, après tout ce n’est pas si mal la Green zone, la baraka m’invite en ce moment a tirer la carte chance,j’en profiter avant la descente d’acides laminées!!!

dans la green zone, tout est a porté de main, tout sauf un retour imminent au pénates familiales, alors tu patientes, en faisans cogiter ce qui n’a pas été lobotomisé pendant l’attaque de la nuit charbonneuse, tu patientes, tu patientes difficilement, avec l’optimisme d’un nouveau né qui vient de retrouvé sont doudou perdus dans le grand déménagement des avatars.

Dis... quand j y pense, après toute cette histoire... le trieur de la Yellow zone, lui... il aurait pu me diriger vers l’incinérateur!!!