L'ami l'amour

clouds6

Fidèles pensées nocturnes
J'cogite,
J'cogite,
J'cogite;
Les heures passent,
Défilent et j'm'ennivre
Encore, je m'enfuis vers mon subconscient,
J'renifle, m'enfume, abois : c'est violent.
J'ai l'habitude et ne perds pas la main,
J'pense à toi et te vomis dans l'crane,
C'est un bain de sang, de larmes acides,
Loin des débutants, je parcours machinalement
ce foutu labyrinthe mental.
J'ai la haine en amour,
L'amour en haine,
Des lames à la pelle,
Du sang dans les veines.
Tu m'appelles, m'attends et m'observe,
Mais dans ton terrier sans fond
tu fais corps à corps avec la boue.
Remplie de crasse jusqu'à la moelle,
Vermine sans poil,
Tourne donc en rond,
Cherche la sortie ;
J'ai trouvé ma voie
Dans un monde parallèle.
Ici, ça grouille,
Ça grouille d'horreurs,
Qu'elles sont belles,
Face à toi qui dépéris !
J'entame depuis des années déjà,
Une marche frénétique,
Insensée,
Cherchant vainement l'aube meilleure.
Au-delà, la lueur
Noirâtre,
Manteau d'ébène qui a consumé ton âme,
Me va à ravir.
Des pieds à la tête,
J'enfreins les règles morales,
Puis j'enfile ta peau ;
Exquise excuse
D'une fuyarde ici innommée.
Anonyme, je me sens puissante,
libre et belle.
On a volé ta couronne,
Toi, la maîtresse traîtresse à ton nom,
Aux multiples facettes
Sans queue ni tête.
De mes mains gantées je tranche ta carotide
Qui se vide :
Ton teint livide
Me fait aimer la vie
De ma bouche dentée et tranchante
Je perce et arrache,
Croque, mâche, avale
Un être qui n'a jamais été
Rien de plus qu'un fruit pourri,
Pendu à la jeune branche vigoureuse,
Agonisant et terrifié,
Qui me renforce.
Gangrène puissante,
Terreur ample et informe,
De sueur et de sang
Dégoulinante,
Débectante,
Ne m'en rends que plus attirante.
Je suis l'inspiration que tu expires,
Le souffle brûlant de l'acier,
Le charme du chaos,
La beauté de l'ombre.
Tu t'éloignes,
Le palpitant sur arrêt prolongé,
Et je revis.
Second souffle
Que plus personne ne viendra ternir.
Et je revis,
Pour la première fois.


J'en appelle à tes lèvres décharnées,
Une ultime fois,
Pour t'envoyer ce baiser mortel,
Et te remercier.

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