L'amour dure...

Quel triste présage que celui de Frédéric Beigbeder qui vit sans doute dans un monde où tout s'achète ou se jette avant que l'on se lasse...

Je suis née en quête de cet amour absolu qu'on aime estampiller d'un grand A. J'ai mis 36 ans à le trouver. Avant lui, j'ai aimé tout de travers, cherchant à faire de l'autre mon autre alors que la combinaison n'était pas bonne dès le départ.

Et puis, il est arrivé pile au moment où j'avais renoncé. Je me préparais à assumer une vie de célibataire peut-être ponctuée de quelques histoires courtes qui viendraient combler ma solitude. J'ai eu beau freiner des deux pieds par peur de souffrir, de m'illusionner encore une fois, il se frayait un passage jusque mon cœur pour ne plus jamais s'en déloger.

Bien sûr, nous eûmes des orages. Six ans d'amour, c'est l'amour fol...dixit Brel ou à peu près.

Chaque matin, je m'éveille, je le respire près de moi et je me sens heureuse et apaisée. Chaque soir, quand il passe la porte, mon cœur bondit : je retombe amoureuse...éternellement. Pour la première fois, j'entrevois la vieillesse sans crainte. Nous serons ensemble main dans la main. Parce que c'est lui, parce que c'est moi et que ce Nous avec un grand N était écrit quelque part dans les étoiles.

Ensemble, nous avons d'abord pansé nos plaies pour mieux étaler les couleurs de notre bonheur présent et futur. Je pourrais bien en écrire des tartines, sur cet amour que si peu ont la chance de vivre, cette certitude profonde qu'aucune autre combinaison n'était possible et que cet amour-là, quoiqu'il arrive, faute d'avoir été le premier, sera le dernier...Mais que dire de plus? Il faut le vivre, l'apprécier chaque jour et espérer qu'il nous reste encore bien des années devant nous pour rattraper le temps perdu où nous avancions, perdus l'un sans l'autre.