Larmes des mots

marivaudelle

Des milliers de mots ont pleuré sur moi

Il est bien tôt,
Il est bien tard,
La mélancolie me gagne,
J'arrive à la limite du sommeil,
Les mains moites,
Je ne sais que faire,
J'ai envie de te saluer de mes mots peut-être superficiels,
Ces vers qui dansent en équilibre sous un rayon de lune.
Prends-les comme un festin sans fin.
J'ai de l'amour et de la haine qui se déchaînent, qui s'enchaînent
Ma tête explose,
Je ramasse par un soir de froidure  les feuilles éparpillées de notre complicité,
Je suis comme assommée,
Comme une fatalité identifiée,
Je jette des adjectifs, des subjectifs de ci, de là.
Dans la nuit scintillante, écorchée, fragile, ma mine est sans pitié,
Elle crépite sous un ciel de moi,
Comme tant de fois elle remplace mes paroles qui sont sans dessus dessous.
Je la disperse tout au plus comme des boutons d'or sur le parchemin bien pâle
Dans le silence, j'ai la main qui tremble,
Sous mes doigts qui s'endorment l'encre saigne
Mes rires se taisent au fil du temps,
La voix encombrée,
Les yeux mouillés,
Je te pleure pour t'avoir trop désiré

Toi qui, dans ma vie, est passé sans le savoir.

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