L'ascenseur et ses dangers...
agathe
Le nez plongé dans le business plan qu'elle était sensée connaître sous le bout des doigts et présenter dans exactement une demi-heure, Anaïs appuya distraitement sur le bouton de l'ascenseur. En temps normal, elle évitait toujours de prendre cette cage de métal, qui sentait un mélange peu subtil de parfums et d'odeurs corporelles, mais là pas le choix, elle avait rendez-vous dans dix minutes au 23ème étage, pas question d'arriver essoufflée !
Le bruit des portes de l'ascenseur s'ouvrant brusquement à un tiers de leur fermeture définitive, les fit sursauter, elle et son cœur, celui-ci faisant une embardée brutale du côté de son estomac. Cet aller-retour dans sa poitrine eut pour effet non seulement de lui faire rejeter la tête en arrière contre la paroi de l'ascenseur, mais également de lui faire lâcher le précieux dossier, qu'elle tenait encore ouvert entre ses mains.Il y eut une envolée de tableaux et de graphiques du plus bel effet…le tout retomba au sol d'une façon totalement inélégante en un tas désordonné.Anaïs se précipita à genoux pour tenter de rassembler les feuilles éparses
La main responsable de ce gâchis avait laissé le passage à la manche d'un costume gris perle, laissant apparaître un poignet bronzé, légèrement velu. L'homme à qui appartenait ce membre soigné, entra l'air détendu dans la cabine.
- Oh je suis désolé pour vous, mademoiselle, Puis-je vous aider à réparer votre maladresse. Ce sera avec plaisir, dit-il en s'accroupissant à ses côtés.
- Ma maladresse ! Vous appelez ça MA mm'maladresse ! Quel toupet !
Elle en bégayait tellement elle était furieuse du culot de cet homme. Elle ramassa du mieux possible, la moitié des feuilles mais celles-ci, désormais désempilées, menaçaient de reprendre moins gracieusement, le chemin du sol.
- Laissez-moi faire, vous dis-je répéta la voix grave au dessus de la manche.
- Je vous interdis de toucher à ça. Vous avez fait assez de dégâts, rétorqua la jeune fille en levant la tête
Deux yeux verts remplis d'éclairs rencontrèrent deux yeux bleu métal, l'association des éléments provoquant une sorte d'électricité palpable bien que totalement muette.Quelques secondes furent nécessaires avant qu'une seule parole puisse être prononcée de part ou d'autre.
Ils étaient là, accroupis face à face, immobiles, leurs yeux aimantés par un phénomène qu'aucune loi physique n'aurait été capable d'expliquer de façon scientifique. Pas une pupille ne s'aventura hors du périmètre de son vis à vis, pour chercher à savoir si les visages étaient aussi captivants que les regards.
L'homme se releva le premier. Il dominait maintenant de toute sa stature la jeune fille à terre. Il se pencha pour lui tendre sa main et faciliter sa verticalisation.
Il eut une vue plongeante sur le décolleté du corsage à dentelles. Les deux globes gonflés et rapprochés par la position des bras offraient un spectacle des plus érotiques. Seuls les mamelons étaient restés sagement dans le soutien-gorge, mais il n'aurait pas fallu un mouvement supplémentaire pour qu'ils s'en échappent eux aussi, à l'instar des seins laiteux qui les avaient précédés.
Elle avait levé son visage vers lui. Sa bouche, restée entrouverte, laissait entrevoir un bout de langue rose. Elle n'était pas jolie à franchement parler, mais terriblement sexy. Tout dans son attitude respirait la séduction naturelle, des cheveux qui manifestement étaient relevés en chignon pour la première fois de leur vie, un chemisier à la limite de la transparence… De ses jambes il ne voyait que les trois quarts qu'elle avait laissé dépasser d'une jupe noire de tailleur, innocemment imaginée classique.
Trois quarts de jambes plus que suffisants pour justifier son besoin irrésistible de les caresser, là… maintenant. Il savait déjà qu'elles seraient douces, ces jambes-là. Belles et douces…
Elle se releva maladroitement, malgré la main tendue, dévoilant un peu plus la profondeur de son décolleté. Il ne put en détacher le regard. Une envie le taraudait depuis quelques secondes, celle de toucher ces seins offerts à sa vue en toute ingénuité.Elle s'aperçut de l'attrait du regard pour son décolleté et se mit à rougir violemment, en tentant maladroitement de couvrir la zone exposée avec la couverture de son dossier.
Il tendit de nouveau la main vers elle .Elle tourna la tête à cet instant, et en raison de l'espace exigu, la montre du jeune homme accrocha la principale épingle à cheveux qui tenait l'édifice.Une montagne de cheveux roux tomba en cascade sur les épaules de dentelle. Il était évident que ces cheveux rebelles n'avaient pas du tout l'habitude d'être retenus. On aurait dit une torche embrasée…
Elle se mordit la lèvre inférieure, inconsciente de l'effet qu'elle pouvait produire.
La force de l'érotisme de cette femme lui sauta à la figure…
Elle était debout face à lui, l'air furibond, son petit menton relevé vers lui en forme de défi.
- Vous êtes content de vous, je suppose ? Il faut vraiment être inconscient pour débouler ainsi dans un ascenseur et faire peur aux gens.
- Je vous présente de nouveau mes excuses, chère mademoiselle. Acceptez-les et n'en parlons plus. Je peux même vous offrir un verre si vous voulez.
- Parce que vous imaginez qu'il suffit d'un verre pour remettre en place mon dossier. Vous êtes vraiment l'homme le plus macho que j'ai rencontré depuis longtemps.
- Cela vous déplaît –il, mademoiselle ? S'amusa t-il en s'approchant dangereusement d'elle.
Elle ne put éviter la suite. Le voulait-elle vraiment ? Elle l'avait laissé approcher bien trop près pour faire croire à quiconque, qu'elle n'avait pas désiré cet instant autant que lui.
Sans un mot, il prit la main d'Anaïs et l'appuya lentement sur le bouton d'arrêt d'urgence de l'ascenseur. Elle le laissa faire, hypnotisée telle une biche dans les phares d'une voiture.La bouche de l'homme était à deux centimètres à peine de la sienne, ne laissant aucune ambiguïté sur ce qui allait produire.
Il posa ses mains de chaque côté de son visage, ne la quittant pas du regard.
Elle ressenti en premier la douceur fugace de ses lèvres lorsqu'elles se posèrent presque délicatement sur les siennes.Cela ne dura que quelques secondes à peine.Avec autorité, la langue se l'homme se forgea un chemin entre ses propres lèvres, les obligeant à s'écarter pour lui laisser le passage.
Il n'eut aucun mal, elle désirait ce baiser autant que lui.
Ce fut comme si leurs langues se connaissaient déjà et se retrouvaient après une longue absence. Celle de l'homme investit totalement sa bouche, s'invitant sans vergogne dans les moindres recoins, s'enroulant avec dextérité autour de la sienne. Les mains sur ses joues s'étaient faites plus pressantes, plus exigeantes…
Elle sut immédiatement danser avec lui. Ce fut une évidence…
Leurs dents s'entrechoquèrent sous la force du baiser, sans crainte de blesser l'autre. Elle senti à peine une douleur quand l'incisive de l'homme entailla sa lèvre inférieure.Il n'eut même pas un recul quand elle le mordit à son tour.Ils partagèrent avec délectation, le goût fade du sang. On aurait pu croire deux vampires assoiffés en plein jour.
La passion provoquée par ce baiser submergea Anaïs. Elle perdit tout contrôle, si tant est qu'elle en eût depuis qu'elle se trouvait avec lui dans cette damnée cage à lapins.
Elle s'accrocha à l'homme de son seul bras libre, emprisonna sa nuque de sa main pour l'empêcher de reculer. Ses doigts nerveux s'agrippèrent à ses cheveux. Sa jambe s'enroula autour de son bassin, prolongeant ainsi l'instant magique.
Il émit un grognement rauque, quant elle s'écarta pour rependre son souffle et il tenta de reprendre sa bouche avec avidité. Elle eut un mouvement de recul en voyant la trace de sang sur ses lèvres.Ils étaient complètement fous, elle en était pleinement consciente, mais il était bien trop tard pour faire machine arrière. Le train de la passion était lancé à pleine vitesse, et nul signal d'alarme n'aurait pu le ralentir, ni encore moins le stopper.
Elle sentit la main de l'homme s'immiscer sous sa jupe, entre ses jambes, en une caresse possessive et audacieuse, qui la laissa pantoise de désir. Malgré elle, ses jambes s'écartèrent pour lui faciliter le passage.
La tête lui tournait. Elle fut prise d'un vertige et perdit l'équilibre, sous la précision des caresses. Ses jambes ne la portaient plus. Ses soupirs ne laissaient aucun doute sur le plaisir que cette main lui procurait.
« Encore » laissa t-elle échapper, complètement désorientée, à la limite de tomber
Il la rattrapa avant qu'elle ne bascule, la souleva littéralement en plaçant ses bras autour de ses cuisses. Elle entoura aussitôt ses fesses de ses jambes, plaquant ainsi son bassin le plus étroitement possible à celui de son partenaire. Sa tête cogna la paroi de la cabine, mais elle ne ressentit aucune douleur. Elle ferma les yeux.
Rien n'aurait pu empêcher cet instant. C'était écrit à la minute même où leurs regards s'étaient croisés.
Elle entendit le bruit d'un sachet que l'on ouvre avec les dents, celui du zip de la braguette et le cri de sa petite culotte écartée sans ménagement, pour se frayer un passage.
Elle n'attendait que cela, et alla à sa rencontre avec un petit cri aigu.
L'assaut dura à peine quelques minutes. C'était plus un soulagement qu'un acte d'amour, une question de survie qui les réunit en quelques instants dans une jouissance brutale.
Ils restèrent encore une dizaine de secondes l'un contre l'autre, tentant péniblement de reprendre leur souffle.Il avaient un air aussi hagard l'un que l'autre, lui sa tignasse brune hirsute et le pantalon aux chevilles, elle la jupe encore remontée au dessus de sa taille et un trombone dans les cheveux…
Il détacha brutalement les doigts de sa nuque et la lâcha d'un seul coup. Ses yeux métalliques étaient devenus bleu marine et un sourire carnassier ornait sa bouche. Il prit l'index de l'Anaïs, y déposa un léger baiser et lui fit débrayer le bouton rouge. Sans un seul grincement, sans un soubresaut, l'ascenseur reprit sagement son ascension.
Le jeune homme se pencha vers sa partenaire avec un air malicieux et lui souffla doucement à l'oreille :
- "Vous êtes vraiment délicieuse mademoiselle, à tout point de vue, et très jolie avec votre air égaré et vos joues rouges. Je ne sais où vous vous rendez avec ce dossier, mais nul doute que votre interlocuteur saura vous accorder toute son attention…"
Et il ajouta avec un clin d'oeil, en lui rendant son épingle à cheveux :
- " A très bientôt, mademoiselle Et n'ayez crainte, les ascenseurs font toujours cet effet-là. …"
Les portes s'ouvrirent au 20ème étage et il sortit sans un regard derrière lui.
Le suspense arrive dans la suite de cette histoire qui existe en grande partie. Merci Chris !
· Il y a plus de 9 ans ·agathe
Je trouve que tes "machos" sont un peu trop prévenant dans le feu de l'action, je sais qu'il faut faire œuvre de pédagogie, mais dans la réalité brute et banale, je doute !
· Il y a plus de 9 ans ·Sinon chaque fois je me laisse cueillir ! A bientôt Agathe
Christian
Le macho n'est pas forcément un balourd Christian :-) J'en connais plein qui sont raffinés..ou qui pensent l'être. Quant à être pédagogue, pas sûre que Yann le soit tant que cela, la suite le prouvera… Merci de ta lecture !
· Il y a plus de 9 ans ·agathe
On ne peut pas vraiment parler de suspense mais on a envie de connaître la suite à chaque instant dans cette histoire où la tension monte et où la sensualité s'exprime à tous les étages.
· Il y a plus de 9 ans ·Chris Toffans