L'aube effacée

moujik


L'aube effacée par un mot de trop est la sentinelle qui allume le ciel. Pâtre des grandes étendues, mes pas jouissent du privilège de cette heure sans privilège.
Suivant cette main qui m'indique ta main, je deviens l'espion double de mes propres paroles, jetées comme un gant blanc avec lequel on gifle les morts. 
L'opprobre naît, d'un silence prématuré, d'un cache-coeur délacé sans vrai motif, d'un pardon refusé, étape de serpent dans un champ de pivoines.
Je souris, mais ce masque de l'effet est vite arraché par une cause que je ne veux pas connaître.
Alors, avec une perruque de courage sur ma tête obstinée, je remonte vers le chemin des origines, vers cet horizon limé par la peur avec dans mon ciel la constellation des sentiments,  tiers-esprits enfantés un soir d'orage.

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