Le Ballet des Libellules
rena-circa-le-blanc
Dans une douce ambiance qui laisse pénétrer la chaleur dans le cœur de chacun, les voilà, qui exécutent leur habituelle danse tendre, ces jolies créatures auxquelles la Nature a fait un nombre fabuleux de dons.
Quelle glace, quelle singularité chez ces êtres d'exception. Comme ces animaux sont beaux, se dit-on en les observant, sans gêne aucune, batifoler et jouer. Pourquoi ne sommes-nous pas comme eux, qui ne se soucient ni de la vie en société, ni de l'argent, ni de tout ce qui fait que, finalement, nous leur sommes si différents.
Chaque femme note dans un carnet invisible qu'elle doit à tout prix être égale à ces êtres dans une vie future. Chaque homme s’efforce de faire comme la femme, sans y arriver aussi bien
Les courbes qu'elles ont sont élégantes, le bruit qui elles font est gracieux, les mouvements qu'elles exécutent sont si beaux que l'on aurait peine à croire autre chose que de l'amour entre ces êtres.
Pourtant, la réalité est tout autre. elle et lui... ils ne font qu'un, à ce moment précis. Mais il ne s'agit pas là d'amour mais de fornication brute. Et les trompeuses apparences ont su faire croire en la magie de l'instant. Nous, stupides, avons tout bu.
Ils ne sont là que pour ce court passage sur terre. Réunis pendant quelques heures, au plus. L'amour est un concept qui n'existe pas chez les libellules. Seuls le sexe et la procréation dominent. Ils font très bon ménage, surtout chez les volages tels que les libellules et les papillons.
Il n'est pas anodin que les copulateur meurent quelques temps après avoir succombé à ce bas instinct qui leur chante que si ce n'est pas le premier venu, ça ne sera personne. Dès qu'il y a progéniture, la mort s'empare de tout ce qui ne doit plus être. Pour un millier d'êtres en vie, un millier d'êtres meurent. Je donne et je prends. Je me pose sur toi, qui cherches l'air par tant d'excitation que tu déguises en émotion, Nous volons tous deux à la même allure, traversons les mêmes paysages, évitons les mêmes dangers. C'est toujours pour finir par nous séparer, avant de mourir, seuls.
Voilà ce que disent les libellules. Peut-être voudraient-elles lutter contre cet instinct, peut-être voudraient-elles savoir ce qu'est l'amour et ne pas avoir à commettre cet acte irréversible. Mais les libellules se laissent dépasser par les émotions, les sentiments sexuels. Elles font ce que leurs ancêtres ont fait pour qu’elles naissent. Puis elles meurent.
Elles meurent, c'est peut-être ce qui elles font de mieux.
Ne devrait on pas se dire qu'à l'éphémère elles ont associé le plaisir des sens car sans sens, à quoi bon le plus court instant?
· Il y a presque 13 ans ·ysabelle
Saisir l'instant sans se préoccuper de sa mort serait sagesse... voire... bonheur ? Je te souhaite une très bonne année 2012 Rena ! nous savons si peu de choses en fin de compte ?... le rêve n'est-il pas une dimension du réel ? cette vision déterministe de l'amour voué à l'unique reproduction quel cafard ! Lol ! (c'est bien écrit cependant :))
· Il y a presque 13 ans ·Edwige Devillebichot
Cet instant éphémère et flamboyant qui succèdent à une longue vie de larve.
· Il y a presque 13 ans ·C'est étrange comme la nature aime à nous dire les choses.
Frédéric Clément