LE BON MOT

Le poids des mots, le choc des photos, cela ne vous rappelle rien ? Si bien sûr… Le choc des photos, à la rigueur, le voyeurisme est en chacun de nous et il faut acculer le lecteur dans ses retranchements affectifs, émotionnels, mais associer les mots à des objets qui ont une masse, voilà qui est original. Les mots peuvent donc tomber puisqu’ils ont un poids. Qui peut dire si les mots pèsent lourd ou léger ? Quel effet cela fait-il de recevoir un mot sur la tête ? On connaît la force d’un mot, tour à tour tendre, incisif, percutant, violent, drôle, il peut charmer, anéantir ou même faire perdre la tête. Un mot peut donc décapiter quelqu’un ? Pas n’importe quel mot bien sûr, certains mots savamment choisis. C’est là tout le mystère des lettres assemblées entre elles, elles ont mille significations selon leur placement, leur lien avec les lettres voisines, leur genre. Pourtant une tête humaine est bien lourde par rapport aux autres organes du corps, alors perdre sa tête, voilà qui n’est pas commode ! Il faut donc faire attention aux mots, ils possèdent un sacré pouvoir !

Libérez le tigre qui est en vous. La marque d’un produit alimentaire qui prône ce conseil ferait bien de nuancer ses propos  pour nous rendre énergiques et connaître les mœurs des tigres avant d’inciter les consommateurs à faire sortir le fauve. Un tigre qui se balade dans la forêt vierge d’Indonésie ne fait de mal à personne, mais un tigre hébergé dans le corps d’un être humain… aïe aïe aïe ! Par ailleurs on comprend qu’un félin sauvage ait une furieuse envie de se libérer de la prison qui est la sienne, mais nul ne sait où iront tous les fauves en liberté, si ils s’entre-déchireront pour survivre, goûteront à la chair humaine ou réintègreront l’estomac humain pour une vie plus pépère. Bien peser le pour et le contre (ces deux mots ont le même poids !) avant de céder au premier élan qui pourrait vous inciter à faire un geste de sauvetage en faveur de la gent féline !

Une de perdue, dix de retrouvées ! Perdre quelqu’un n’est pas grave apparemment, puisqu’on peut en retrouver dix autres. La phrase bien sûr pourrait se mettre au masculin. Certaines lettres peuvent s’ajouter ou se retrancher, le sens de la phrase reste le même. Revenons à nos moutons… ou plutôt aux personnes perdues. Quand même, on ne perd pas une femme si facilement… à moins de la laisser volontairement sur une aire d’autoroute. Mais en retrouver dix autres d’un coup relève d’un tour de force ou d’illusions. De là à dire que les femmes se perdent dans les détails…

Allez je m’arrête là, il y aurait trop à dire !