Le bonheur.

Le bonheur, qu‘est-il, qui est-il ? Celui que nous guettons, que nous espérons sans cesse. La définition du bonheur, est déjà un exercice difficile, d'un point de vue individuel, alors collectif, n'en parlons pas ! Imaginez une énorme partouze où chacun trouverait son « bonheur » ! Essayons  ensuite d'élargir le champ et de zoomer ensuite sur nos petites vies d'individus égoïstes et finalement si seuls et si solitaires. Bonheur, sentiment de bien être et de contentement, d'aboutissement, le nirvana quoi. Cette sensation qui ferait que nous nous sentirions au fait de nos souhaits, de nos ambitions réussies. Contraire du malheur, incontestablement, celui que nous redoutons et que nous affrontons chaque jour sans le savoir, pour essayer d'être heureux.

Je dirais, que le bonheur n'existe pas et donc le malheur non plus. Nous sommes sur notre petit caillou vert, là et nous n'y pouvons rien. Le hasard de la vie aura décidé de notre présence et de l'endroit où le hasard nous aura pondus. Totalement inégaux devant la vie et le bonheur, il nous faudra nous contenter de la conscience d'exister. Nous pouvons donc dire, que le bonheur c'est d'exister, mais ce serait un peu simple et ma bafouille se terminerait là.

Je ne suis personnellement pas très loin de ma 56^ième  année,  j'ai une maison presque payée, du travail, une compagne et des enfants exemplaires, globalement une santé qui tient encore la route. Pourtant je cours toujours après le bonheur. Sentiment de bonheur qui m'amènerait inéluctablement à la totale béatitude qui ferait que je serais heureux du réveil au couché. Sachant également que chaque individu qui m'entoure, est individuellement à la recherche du même bonheur. Je me rends compte, tardivement, que les différentes entraves au bonheur sont liées à l'empire matériel et économique que j'ai fabriqué sciemment afin de parvenir dans l'avenir, au bonheur. Foutaises, car plus ce château de cartes s'élève, plus il est fragile et vulnérable.

Je me suis résigné à trouver le bonheur dans ces petites choses de la vie, insignifiantes et pourtant si énormes, faire l'amour, manger, savourer la première gorgée de bière et la deuxième aussi, m'endormir le soir, sur mes deux oreilles, regarder au printemps, s'épanouir les premières fleurs, débourrer les premiers bourgeons, voir renaître la vie. Sentir le soleil et le vent sur ma peau, respirer … Me dire en pensant à ceux qui m'ont déjà quitté, que la vie ne vaut rien et que rien ne vaut une vie, aussi minable qu'elle puisse parfois paraître. Que le bonheur n'est pas un but, mais un élément ponctuel plus ou moins rare qui agrémente mon existence. Quel bonheur de se lever le matin et de se dire qu'une nouvelle journée est là et que j'y participerai, tout en étant conscient que cela pourrait aussi être la dernière. 

Le bonheur n'existe pas ou alors d'une manière si éphémère qu'il nous faut sans cesse le rattraper, cours-y vite, cours-y vite, …. Qu'est le bonheur pour un tétraplégique milliardaire, qu'est le bonheur pour un pauvre en pleine santé, qu'est donc pour toi le bonheur, voilà un sujet qu'il est intéressant ! Le bonheur, qu‘est-il, qui est il ?…

La question reste posée, juste là …