Le bouton

Hervé Lénervé

je suis confucianiste. J'ai un esprit confus.

Quand je dois réaliser une succession d'actions compliquées dans un ordre précis, par un processus synergique à la résolution d'une tâche importante. Je m'y perds.

Prenons un exemple pour que ce soit plus parlant.

Je dois vider le lave-vaisselle. Je connais le processus théorique par cœur. Ouvrir le lave-vaisselle. Ouvrir les placards, sortir et ranger les assiettes. C'est bien pensé, non ? Mais en pratique, y'a d'la casse.

J'ai des pensées, sans compter, fantasques.

Pendant que je regardais le visage familier qui me parlait, mes pensées s'envolèrent, le familier devint flou, se transforma et je vis (de voir) une horrible araignée qui me fixait droit dans les yeux. J'ai crié. Salope ! (Je ne savais pas quoi crier d'autres) ! Puis j'ai fui dignement, par la fenêtre en courant à toutes jambes. Il faudrait être con pour fuir en sautant sur une jambe, quand on en a deux. Depuis ce jour, ma mère ne me parle plus. Ah, non, pas elle, elle est morte, j'oublie tout le temps. Alors, ma belle-mère, toujours vivante, elle, ça rend service. (A ce qui connaisse ma belle-mère, c'est une femme adorable.)

Autrement à part cela et quelques autres petits inconvénients mineurs, sur lesquels je préfère ne pas m'étendre. Tout va bien. Ma santé mentale est au top. Mes opérations cognitives sont opérationnelles à quatre vins, mais des bons, pour cent, mon général. Appuyez sur le bouton, mon caporal, le temps presse avant qu'il ne soit trop tard pour penser le bouton.

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