Son coeur.

Il aimait, quand il recevait ses textos, remplacer le mot cœur par le mot cul, comme par exemple: 'Tu sais, tu seras toujours dans mon cœur quoi qu'il arrive'... ou 'Tu es dans mon cœur tout le temps'... ou encore: 'Je t'en prie, reste dans mon cœur'.

Il aimait jouer des mots comme d'une portée musicale, qu' il prenait soin d'écrire que pour elle.

Dans son solfège, son ensemble, les lignes horizontales permettaient de représenter les hauteurs de chacune de ses notes. Elle se destinaient à recevoir les figures, les clés, les altérations, et quelques autres symboles annexes qu'il ne connaissait pas encore tout à fait d'elle, mais dont son petit doigt le lui laisser dire ou sous-entendre. Elle aimait ça et lui aussi, le petit doigt. Ils aimaient se jouer de manière, prendre du plaisir à la partition, à leurs jeux, à la peau.

Ils s'entendaient bien. Ils aimaient aussi bien Bach que Beethoven où Bashung, les fleurs d'alpages, le Génépi, les sources d'eau chaude, les peignoirs aux deux et trois étoiles, les stations de la haute altitude, le rafting sur la neige et les boites de nuit à DJ où 'Putain comme il assure grave le con !'.

Les pistes laissaient au ski ce que la musique prenait à la vague: de l'illusion pour de la neige.

Depuis la nuit et le ciel, les arbres de son jardin s'éparpillaient d'ombres. Le tableau sentait la craie et le son de sa voix semblait dire: -'Prends-le bien'.

La lune lui donnait quelques reflets d'or.