le complot des statues

A quoi rêvent encore
Le souvenir des êtres
Qui sont à nôtre taille,
Ou presque -

De faux frères, posés,
A notre hauteur...
Et le geste arrêté,
Figé, pour l'éternité ?.

Me suivant à travers l'espace
Les statues de bronze
Se côtoient dans les couloirs,
alignées sur leurs socles.

Certaines fondues dans le noir,
Placées dans les recoins,
sont fantômes et silhouettes,
Habituées aux traquenards.

Dans les salles de réception,
Les bustes se succèdent,
Immobilisés dans le marbre,
qui me regardent....

A quoi pensent encore,
Ces statues dont le corps,
a depuis longtemps déserté l'âme ?
Et quel complot se trame....

On peut penser qu'ils déplacent
leurs têtes blanches,
Et aussi se penchent,
Avec leurs yeux éteints .

Ils murmurent mon nom,
Se passent des messages,
Se détachent de leur support,
Indifférents à la poussière.

Il se pourrait bien qu'au final,
Certains se liguent,
Pour incruster leur ombre,
En travers des croix des tombes

Et jusqu'aux dalles gravées de l'église,
Désignées par un rai de lumière...
se déchiffrent difficilement des écritures anciennes.
Mort et enterré, le temps s'y éternise.

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RC - oct 2014