Le coût de la vie

Partie pour durer, la crise financière menace dangereusement la cohésion et l'avenir de la Communauté Européenne. Pour tenter d'éponger des dettes vertigineuses qui hypothèquent toute chance de retour à l'équilibre, les Etats membres réfléchissent à la mise en place de mesures palliatives d'urgences. La bonne volonté semble être de mise, même si les projets formulés s'apparentent le plus souvent à des effets d'annonce destinés à prévenir la spéculation ou amadouer les agences de notation. On parle de mettre à contribution les produits issus de transactions financières, de taxer ponctuellement les grandes fortunes, mais les pays capitalistes rechignent à se parjurer en adoptant des solutions contraires à leur morale. Par contre, la plupart d'entre eux se déclarent prêts à stopper les aides aux banques alimentaires qui depuis des décennies permettent de faire vivre des millions de laissés pour compte victimes des aléas de la société de consommation. Plutôt que de froisser la susceptibilité de ceux qui possèdent tout, nos dirigeants vont une fois de plus réussir le tour de force de prendre à ceux qui n'ont rien.