Le dessous des jupes - Prologue

Seb Fontenay Meaza

Je voyage comme si ma vie en dépendait.

-- PROLOGUE --


« Le coureur de jupons est, à la base, un homme qui cherche à séduire les femmes. Véritable insatisfait, ça lui vaut de bons noms d'oiseaux. Mais les jupons ne sont pas uniquement portés par des femmes.
Tu voyages comme si t'as vie en dépendait, tu traques les kilomètres comme un coureur de jupons traques les femmes. Je te connais, toi, Don Juan contemporain, qui traverse le monde entier pour juste pour effleurer les dessous de la liberté, embrasser le décolleté de la joie et finir dans les draps du bien-être. » m'a un jour écrit S. 


J'ai toujours été un coureur de jupons, un peu comme vous le voyez, bien plus comme elle le fait.


Je partais pour pouvoir respirer. Ma zone de confort puait l'étroitesse et ça m'étouffait. Alors je partais. J'allais à la rencontre de cet planète pour lui faire l'amour. C'était mon seul but. Je préparais mes plus belles phrases dans chacune de ses langues pour pouvoir la séduire. Je la rencontrais dans les rues bondées et les cafés cachés. Je la courtisais sans cesse, pendant des jours, des mois des fois. Je l'écoutais pour savoir lui répondre. L'enviais sans vraiment la comprendre. Alors je recommençais. Avec un peu plus d'assurance à chaque fois. Je foulais ses pas et ressentais ses joies. Comme les femmes elle représentait ce que je ne serai pas, et trop souvent ce que je ne voulais pas. À chaque nouveau kilomètre j'offrais mon cœur. Je pensais à raison avoir tout à apprendre.

J'avais mon lieu de prédilection : je l'appelais la nuit.

Je prenais plaisir à la décortiquer le jour parti, à l'essouffler jusqu'aux premiers rayons de soleil, la saouler jusqu'à l'aube et décamper au petit matin. J'usais de la beauté que procuraient les néons, et des déhanchés qu'apportaient les sons. Je l'appâtais et ça marchait

 Alors, le lendemain, je m'asseyais à ses côtés. Suivant son regard observer le calme de l'eau ou le bruit des passants.

Mais comme deux étrangers, on se sentait sans vraiment s'apercevoir.

Nous étions des amants, d'une nuit, parfois deux.

Et comme toutes mes rencontres, j'aime à les décrire, leur donner un brin de vie. 

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