Le festin de Babette
daniel-m
Le festin de Babette.
Le festin de Babette est un film danois réalisé par Gabriel Axel. Inspiré d'une nouvelle de Karen Blixen. Sorti sur les écrans en 1987, il obtient l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1988. Il est également connu sous son titre original « Babettes Gaestebud ».
Entièrement tourné dans les paysages à la fois austères et merveilleux du Jutland au Danemark. Le DVD édité chez MGM DVD que je possède n'offre que la BO de la version originale en Français/Danois (sous-titrée), l'Anglais et l'Italien. Rassurez vous, on s'habitue assez vite à la mélodie de cette langue danoise un peu particulière qui en se mélangeant à la langue française donne à ce film une atmosphère toute particulière. En bonus, le DVD comporte deux bandes annonces originales en Anglais, qui nous révèlent la série impressionnante de titres, de prix et de récompenses qu'a obtenu ce film de par le monde.
Le son en Dolby D Stéréo est de très bonne qualité. Le 5.1 est d'ailleurs totalement inutile.
Je parle encore une fois ici d'un film que j'affectionne particulièrement et que je regarde régulièrement de temps à autres, lorsque me vient le besoin de me réconcilier avec mes semblables et vous me pardonnerez donc mon manque d'objectivité. Il s'agit en effet d'une belle histoire simple qui parle très simplement du côté positif des hommes et de leur civilisation en mélangeant adroitement la foi, la pauvreté, la pureté et une certaine « luxure » nécessaire.
L'histoire …………
Le film se passe dans sa quasi totalité dans un tout petit village, un groupe de quelques maisons grises au toit de chaume construites autour du puits commun. Situé sur la côte danoise, balayée par le vent et entourée d'une végétation sèche agressée par les embruns. Le petit village abrite une petite communauté paisible qui se nourrit principalement de harengs saures, d'eau claire et d'une soupe peu ragoûtante faite de pain sec, d'eau bouillie et de bière. La seule nourriture additionnelle de la communauté étant celle spirituelle, distillée par le pasteur protestant, patriarche et chef du village. L'histoire gravite autour de la vie de deux sœurs, filles du pasteur. La première demi heure de ce film d'une heure quarante est consacrée au destin de ces deux sœurs, qui, confrontées à l'amour par des occasions bien singulières dans leur jeunesse, choisissent la piété et l'abstinence de par leur forte imprégnation religieuse et le respect de leur père pasteur disparu.
Arrive un jour, Babette ! Elle fuit la répression de la commune de Paris en 1871 où elle a tout perdu et trouve refuge au Danemark dans ce petit village. Elle travaille gratuitement pour ces deux soeurs qui sont entre temps devenues deux vieilles filles. Elles se consacrent aux bonnes œuvres tandis que Babette s'occupe des taches domestiques. Mais Babette joue, par procuration à la loterie chaque mois, et un jour, elle gagne la somme de 10 000 francs.
Au lieu d'essayer de refaire sa vie, elle n'a plus rien ni personne, elle décide pour le dîner local organisé en la mémoire du Fe-pasteur, de préparer et de financer en signe de reconnaissance, un dîner parisien pour 12 personnes. Il s'avère que Babette était le chef de cuisine d'un grand restaurant parisien, le « Café Anglais ». Babette était de ces magiciens qui savent transformer un repas en un acte d'amour et de plaisir. Le dîner tant craint par les villageois qui y voyaient une intervention maléfique à la vue des victuailles inhabituelles acheminées par bateau via la France, se transforme en une fête où se rencontrent et communient la hauteur spirituel, la naïveté, le manque de culture et le plaisir physique d'un repas d'exception. Cette rencontre est d'autant plus intense du fait de l'arrivée quasi impromptue du général Löwenhielm, (il symbolise le savoir et une vue plus large sur le monde) ancien prétendant d'une des deux sœurs...
Le point fort du film étant ce « festin », je n'en dirai pas plus, même si finalement, il ne se passe rien d'extraordinaire, si ce n'est la sage rencontre entre la spiritualité extrême et naïve et le plaisir physique symbolisé et représenté ici avec une extrême pudeur par la bonne bouffe, le plaisir de la table dirons nous. Il y a aussi et surtout, l'image de la reconnaissance divine pour l'artiste, Babette, artiste dont la raison d'exister est de donner, de partager et d'enrichir les cœurs et les âmes simplement avec son talent et son grand cœur. Elle a de se fait, sa place au paradis...
Le menu.
Soupe de tortue géante.
Blinis Demidoff (blinis au caviar)
Cailles en sarcophage
Gâteau au rhum et aux raisins et figues mûres
Des vins prodigieux comme le Clos Vougeot 1845, et quelques alcools qui viendront réchauffer ce paysage nordique et austère.
La réalisation des recettes est possible. Il vous faut pour cela voir le lien. www.chefsimon.com/babette.htm
Mes impressions……….
Je pourrais bien sur vous faire une interminable tartine sur mes impressions et mes critiques, mais comme je suis totalement conquis par ce film un peu « ovni », il faut bien le dire, je vous retranscris simplement le discours du général Löwenhielm qui se lève à la fin du festin pour remercier, à demi mots, les convives et l'artiste qui a créé ce repas d'exception.
« La grâce et la vérité se sont rencontrées
La justice et la paix se sont embrassées
L'homme, avec sa faiblesse et sa myopie
Se croit obligé de faire des choix dans sa vie,
Il tremble devant les risques qu'il prend.
Nous connaissons cette peur.
Mais non !
Notre choix est sans importance.
Vient le moment où nos vœux se dessinent,
Et nous réalisons enfin que la grâce est infinie
Il suffit de l'attendre en toute confiance,
Et de la recevoir avec gratitude.
La grâce n'impose pas de conditions.
Voyez ! Tout ce que nous avons choisi nous a été accordé
Et tout ce à quoi nous avons renoncé a été également accordé.
Oui, nous retrouvons même ce que nous avons rejeté.
Car la grâce et la vérité se sont rencontrées.
Et la justice et la paix se sont embrassées. »
....Si c'est pas beau ça !!!
Conclusion………
Et ben, conclusion un film génial qui va vous changer un peu d'Iron man et d'Indiana Jones, pour peu que vous soyez sensibles des papilles gustatives en liaison directe avec votre cerveau. Et puis j'oubliais, Stéphane Audran et tous les autres acteurs sont réellement magnifiques tout en étant pathétiques, et c'est sublime, ... un réel moment à part.
Je dédie cette petite chronique à tous les artistes de la bouche et du cœur, qui savent réconcilier les âmes.
Merci de m'avoir lu et Joyeux Noël :o)
Chronique complète sur un film qui paraît appétissant ! :)
· Il y a presque 6 ans ·Sy Lou
Merci. Je te souhaite de bonnes fêtes de fin d'années. Bises :o)
· Il y a presque 6 ans ·daniel-m
à revoir, vu il y a longtemps, film qui manque un peu de gags, comme tous les films nordiques,mais bon...
· Il y a presque 6 ans ·arthur-roubignolle
Ha ha, c'est clair ce n'est pas du JM Bigard au dessert mais j'aime beaucoup ce film pour son côté décalé et poétique. En pleine crise d’hémorragie décadente, notre société aurait besoin d'une Babette, mais surtout de gagner 10 000 millions à Euro-millions, ... et encore :o) Passe de bonnes fêtes ;o)
· Il y a presque 6 ans ·daniel-m
Formidable film en effet !! Un plaisir rare à déguster sans modération.
· Il y a presque 6 ans ·Louve
Un grand merci et de bonnes fêtes de fin d’année, avec un repas bon et simple et des sentiments hauts en gamme et partagés ;o)
· Il y a presque 6 ans ·daniel-m
Film excellent, Stephan Audran disparue cette année est tout simplement inoubliable.
· Il y a presque 6 ans ·dechainons-nous
Oui, ce film complètement à l'ouest d'un point de vue cinémode touche au cœur et est devenu culte (pour une certaine catégorie de personnes). C'est en effet un rôle majeur pour la merveilleuse Stéphane Audran. Merci de ton passage.
· Il y a presque 6 ans ·daniel-m