Le futur c'est l'avenir
general-schpewe
« Vous pourriez ramasser la matière également ? »... Me demande gentiment l’officier de police…
« Euh… Bien sûr… ! ».
Une fusillade vient d’avoir lieu, un type vient de se faire ouvrir la tête en deux au fusil de chasse et aux vues des circonstances… C’est bien moi qui vais ramasser son cerveau encore chaud gisant prés de ce qui apparaît être son scalp, sur le bitume de cette zone industrielle de la banlieue parisienne. En même temps, je suis venu pour ramasser son corps, alors monté ou en pièces, je suis là pour ramener le kit complet! Mais cette fois-ci, sentir sur le bout de mes doigts gantés la tiédeur des cellules de cette matière glutineuse pas encore tout à fait éteinte a priori… Le temps s’arrête une fraction de seconde… Des gyrophares tournoyant sur les véhicules de police, un périmètre de sécurité, des journalistes, des badauds… Les sons sont lourds et résonnent… Au centre de la scène, j’enfourne façon bouchère les morceaux épars dans un sachet en plastique que je ferme hermétiquement avant de le déposer sur son propriétaire, lui est déjà sur le brancard dans un sac bien plus grand, en plastique aussi. Je ferme la housse, je charge la dépouille et je prends la direction de l’Institut Médico-légal…
Humm, pas très glamour cette journée…! Quand je pense qu’à peine un an auparavant, j’explorais encore les délices et ses vices en vénérant l’énergie sublime… De pilote de course sur le circuit Paul Ricard à capitaine d’un multicoque dans les Cyclades, les tournages de spots publicitaires m’offraient en prime comme partenaires les plus beaux culs de la création!
Ainsi, de la chaleur intime des jolies femmes à la chaleur intime de ce cerveau humain, il n’y eu qu’un pas ! Même pas faux… Chaque fois en laissant l’improbable enchaîner les aventures, ma quête était celle d’un trésor, mon trésor d’or pur!
Illégal et gérant d’un restaurant italien à Sidney… Régisseur d’un groupe de Rock écumant les festivals en Europe… Huit mois en Corse à ne rien faire… Seul et sans argent à quatre vingt kilomètres de Dakar… Cadre dans l’industrie et rasé de prés… Commerçant à Sao Paulo… Chaque fois qu’un pas ! Ne dit-on pas, peu importe la destination seul compte le chemin ?
Dédale nécessaire pour l’ascension
Du mont-de-soit pour soi
Dans la certitude de l’impression
De toutes les premières fois
Sinueux, tortueux, à contre-courant, incompréhensible, déraisonnable, le chemin pas à pas se révèle l’incontournable réalité des présents vécus en heures d’une seule et même vie. Conteur d’anecdotes ou témoin d’épopées, besoin d’exprimer ou de voyager, de créer, écrire peut être sur le fond une sorte de prière de dévotion, une vénération au ressenti, une irrépressible expression du manifesté.
Aujourd’hui, mes expériences m’ont mené à mon trésor, j’ai retrouvé le centre de mon cœur, je vénère la Lumière du jour et je crois en l’Amour.
Je Vous Aime ! J