Le Jardin.

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Dans l'arbre de mes souvenirs, il y a une branche que personne n'a jamais osé couper. Trop haute pour qu'un cordiste et tout son bazar à grigris, poignée Jumar et descendeur high-tech ne l'atteigne par la voie principale. Seuls des oiseaux fragiles, par les extérieurs, s'y posaient jusqu'à parfois pour une nuit entière.

Coucou geai juvénile, Alouette lulu, Jaseur boréal, Grive musicienne, Tarin des aulnes, Roitelet huppé, Martin pêcheur et Pouillot siffleur, parvenaient dans un va et vient et sous le vent venu, dans une liberté silencieuse qui échappe au monde du terrestre, à étoiler par touches de couleurs éphémères, le feuillage abstrait du tilleul.

Dans l'arbre au soleil couchant, ce sont quelques petites notes amoureuses et aériennes qui se dispersaient pour donner le signe et ouvrir le champ de la nuit.

Traversant le jardin, je modifiais parfois le passage de la lune, en clignant de l'œil droit puis de l'œil gauche. J'organisais l'espace d'un battement de paupière. L'arbre tenait toujours droit au milieu.

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