Le Lagarde et Michard

Le Lagarde et Michard,
c'était dans le cartable,
ou alors sur la table,
( et j'ouvre une page au hasard ).
       Il y a , je me souviens,
sur la couverture, un Watteau.
C'est la peinture de l'enseigne de Gersaint
que je retiens .
J'ai dû naviguer dans les poèmes
écrits au dix-huitième,
mais si je devais me rappeler de ces écrits,
je sortirais Leopardi de mon oubli...

      Les poèmes de Rimbaud,
l'envolée de sa plume
... c'est dans un autre volume
tout en haut du frigo.
       Encore une fois ce n'est pas l'écriture,
à ce moment , qui m'intéresse,
mais l'oeuvre de Max Ernst,
qui me guide vers la peinture .

" Après moi le sommeil",
c'est un curieux soleil
qui viendrait après minuit ,
                et c'est la poésie
qui déborde de l'image,
et m'emmène dans un voyage
où l'artiste rend visible
l'étendue des possibles.

Dans le Lagarde et Michard,
je choisis toujours cette page ;
( à l'époque tout le reste n'est que bavardages,
j'étais fasciné par l'art ) .
En gardant cet ouvrage ouvert,
c'est l'oiseau, qui m'emporte sur ses ailes,
            et toujours m'appelle ,
                             vers d'autres univers .

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RC -