Le lapin blanc

obud

On me l'a présenté la nuit dernière.

C'est un lapin blanc, très grand.

Il a cette veste en cuir qui empeste le napalm et fume une pipe en ébène dont la fumée âcre, attaque toujours mes sens.

Il m'a examiné sans gêne pour enfin déclarer que je n'étais pas celui là.

Il attend toujours.

Si un jour comme moi, tu rencontres le lapin.

Offre lui dans tes yeux un regard, une flamme, la lueur d'une clé d'or dans un bain de sang.

Il la ramassera sans hésiter pour ouvrir le coffre d'où il sortira armes, bibles et argent, avant de s'enfuir sous les réverbères.

Tu le pourchasseras au début, sans succès.

Et un jour tu vas t'assoir dans ton salon, tu vas écouter Wagner.

Moi je serai loin d'ici.

Sur une île.

Et je mordillerais un serpent.

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