Le lilas et le muguet
Michele Hardenne
Le lilas et le muguet.
Dans le jardin, les pies et les merles faisaient le guet.
Les fleurs du jardin, par manque de luminosité et de chaleur, en ce mois d’avril, avaient peiné pour éclore, et avaient été désertées par la foule des petits insectes qui auraient pu se réjouir de les butiner.
Les oiseaux étaient plus visibles sur le gazon et dans le potager, à la recherche de quelques vermisseaux à se mettre sous le bec, que perchés dans les arbres où ils commençaient à faire leur nid.
Un merle s’était installé dans le saule, et son excellente vue lui permettait de surveiller le lilas qui portait de jolies fleurs blanches en bouquet. L’oiseau aurait apprécié que le parfum qui émanait de cet arbre attire davantage d’abeilles ou de papillons.
Mais, excepté quelques taches brunes jurant sur le vert des jeunes feuilles, le lilas ne semblait animé que par le vent.
Le merle en s’en approchant, remarqua que les pustules le couvrant , remuaient.
Il les toucha du bec et en fit tomber quelques unes sur le sol.
Ce qui aurait pu être une graine ou un fruit, se mit alors à bouger.
L’oiseau intrigué en prit un dans le bec et le recracha tout aussi rapidement.
La carapace cireuse de couleur brune ne semblait pas faire partie de ses mets préférés.
Au pied du lilas, du muguet exposait fièrement ses petites clochettes aux timides rayons du soleil.
L’oiseau cherchant désespérément une nourriture adaptée à sa progéniture, se mit à gratter la terre humifère dans laquelle se plaisait le muguet.
Son regard fut attiré par ce qui paraissait être de petites baies rouges.
Il voulu en prendre une becquée, mais elles se mirent également à bouger.
Leurs carapaces rouges ne cédant pas à ses coups de bec, le merle les recracha.
Sous un pied de lilas garnit de muguet, criocères et cochenilles se moquèrent d’un pauvre merle affamé , qui n’eut d’autres solutions que de retourner sur la branche du saule, en attente d’une nourriture plus succulente.
En ce mois d’avril, même si les fragrances du jardin ouvrent l’appétit, le buffet n’en est pas pour autant accueillant.
M.H.(Michèle Hardenne)
Bonsoir Pépitaa.
· Il y a plus de 12 ans ·Merci d'avoir apprécié ma petite fable.
Michele Hardenne
Magnifique! cdc!
· Il y a plus de 12 ans ·pepitaa
Bonsoir Dimir-na,
· Il y a plus de 12 ans ·Quand les pensées sont réfléchies et que leurs intentions se révèlent être pour le meilleur, alors l'humanité s'en trouve grandie !
Michele Hardenne
Bonsoir Eaven,
· Il y a plus de 12 ans ·le froid qui a sévi ces derniers jours inquiète les scientifiques. Les larves de nombreux insectes ne sont pas encore écloses et les fleurs des arbres fruitiers sont déjà fânées. Trop peu d'insectes ont eu l'occasion de les butiner. La non pollinisation de certaines espèces pourrait engendrer leur extinction !
Michele Hardenne
Le philosophe a partagé ton écriture, il sait le parfum des lilas brisé par les larmes des cieux et te demande d'accepter son bouquet de pensées. Elles sont parfumées de tendresse, une essence redonnant du sens à ta lumière, tendresse , Dimir-,na
· Il y a plus de 12 ans ·dimir-na
Bonsoir Paul,
· Il y a plus de 12 ans ·Le merle moqueur en gardera un goût amer,
De cette nourriture à l'apparence goûteuse,
Et on l'entendra tristement sifflé l'air,
Pour sa pitance bien malheureuse.
Tendres bises.
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Michele Hardenne
Toujours aussi charmeur. Un dessert écrit, une fraicheur d'élégance et de naturel. C'est un régal, pour moi, pas pour ce pauvre merle. J'ai l'impression que les vers de terre ont disparu aussi, je rêve ou je n'en vois plus ? comme les papillons, les abeilles, les guêpes, les moineaux, tous ceux de mon enfance ont disparus de ma ville.
· Il y a plus de 12 ans ·eaven
Bonsoir Michèle,
· Il y a plus de 12 ans ·Tel est prit, qui croyait prendre, et le merle fut moqué
!
Une bien jolie fable.
Merci Michèle de tous ces beaux écrits.
Tendres bises.
Paul Stendhal
Paul Stendhal