Le Magicien

maelle

Et c'est vrai, je suis un magicien. Le magicien de la vie. Loïla vous le confirmera.

Un jour, alors que j'allais partir au travail, ma petite sœur Clémence me rejoignit, et prenant ma main dans la sienne me murmura :

-Tu est un magicien.

Sur le coup, je ne compris pas cette phrase.


Je ne la compris que beaucoup plus tard. Et c'est vrai, je suis un magicien. Le magicien de la vie. Loïla vous le confirmera.

Un jour, alors que je marchais tranquillement dans la rue, Loïla vint à moi. À l'époque, ce n'était encore qu'une enfant. Rousse comme le soleil quand il se couche et transparente comme de l'eau. Elle s'était simplement mise devant moi et avait dit :

-Aide moi.

-Pourquoi ?

-J'ai peur.

Je l'avais alors prise sur mon dos et nous nous étions caché.

J'entendais des ombres passer à toute vitesse et je voyais Loïla qui tremblait à coté de moi. Puis les ombres partirent. Je regardais à ma droite la petite. Toute pâle, toute froide. Je la serrai contre moi et elle repris peu à peu des couleurs.

-Merci, murmura Loïla.


En rentrant à la maison ce jour-là, Clémence m'avait attendue comme tous les soirs. Et je l'entendis dire :

-Tu es pâle. Tu es malade ?

En effet, en me regardant dans le miroir, je remarquai que mon visage était blanc. J'avais aussi un peu de fièvre. Je mettais tout cela sur le compte de la fatigue et j'allais me coucher.


Un mois plus tard, Loïla revient à moi. Cette fois-ci, j'étais dans le parc en train de me promener avec Clémence. La balade habituelle que l'on faisait autrefois avec maman quand elle était en vie. Je marchais tranquillement quand je vis une fille aux cheveux roux sur un banc. Son regard était vide pour une enfant. C'était Loïla. C'est là que je les entendis de nouveau. Les ombres. Elles revenaient.

- Viens il faut partir !

Je me mettais en face d'elle, face au banc. Comme elle ne bougeait pas, je la secouai. Toujours aucune réaction. L'enfant aux cheveux du coucher du soleil semblait comme profondément endormie. Et les ombres arrivaient.

-Clémence, il va falloir courir vite !

-Oui ! Il faut sauver Loïla !

À ce moment, je ne m'étonnais ni du fait que Clémence connaissait son prénom, ni du fait qu'elle avait compris bien avant moi.


Je chargeai Loïla sur mes épaules et nous avons couru. Les ombres nous suivaient à toute vitesse. Je parvins à trouver une cachette. Nous y allâmes tous les trois de justesse. Les ombres partirent.

À bout de souffle, je les regardai s'éloigner. Je regardais Clémence. Elle semblait terrifiée pour une raison que j'ignorais encore. Loïla semblait endormie.


Je la ramenais chez moi. Clémence dormit. Moi, je vomis.

Alors que j'allongeai Loïla dans le canapé, je la remarquais trop petite, trop pâle, trop maigre et avec trop de bleus.


Le lendemain, Loïla avait disparue du canapé. J'allais la revoir dans une semaine. C'était à la plage. Je me promenais parmi des touristes. Soudain je vis une fois de plus Loïla. Couchée sur le dos, les yeux fixant les nuages, les ombres l'entouraient. Les autres personnes ne semblaient pas la voir. Je courais vers elle. Peu importe si le lendemain, j'étais malade, je criais, gesticulais.

Il fallait faire partir ces ombres. Loïla, aussi pâle qu'un mort, ne bougeait plus. Je la serrais dans mes bras. Je ne voulais pas qu'elle parte.

Soudain, mes bras se refermèrent sur du vide. Partie, elle était partie. Les ombres aussi. Je restais là, tout seul à sangloter, tandis que les gens regardaient un homme pleurer tout seul, les genoux dans le sable.


Je suis un magicien. Les magiciens font bien disparaître les gens, non ? Mais ils les font aussi revenir.


C'est ainsi qu'hier, Clémence courut vers moi, l'air surexcité. Je ne l'avais plus vu comme ça depuis la mort de maman.

-Il y a quelqu'un qui sonne à la porte pour toi, me dit-elle.

Étonné, j'allais ouvrir. Une jeune fille, de 16 ans, du même age que moi aux cheveux roux comme le lever du soleil se tenait devant moi. Elle semblait attendre quelqu'un. Quand j'arrivais, elle me fixa d'un regard. Rempli et plein d'espérances, cette fois. Enfin elle dit :

-Je suis Loïla. Merci...


Et le monde revit.


Maëlle

  • J'aime beaucoup cette nouvelle (haha, je me souviens quand tu m'avais dit au collège que tu avais un personnage qui s’appelait Loïla, ça me faisait trop penser à ma Leïla ! xD). A mon avis tu pourrais encore développer certains passages, parfois les phrases sont trop saccadées et on n'entre pas dans le récit, mais après le texte en lui-même je l'aime bien, il est mystérieux, et même à la fin on ne comprend rien, mais je suppose que chacun doit avoir sa propre interprétation, c'est ça ?

    · Il y a presque 10 ans ·
    Ls2

    Len Shadow

    • Ben, en fait, Loïla vient de Leïla ! ^^
      Exactement !
      Ok, à faire, un jour !

      · Il y a presque 10 ans ·
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      maelle

  • ben tu sais quoi? c'est magique. bravo

    · Il y a plus de 10 ans ·
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    Karine Géhin

    • C'est vrai ? génial ! c'est super si ça fait cette impression !

      · Il y a plus de 10 ans ·
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      maelle

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