le marronnier est mort

Le marronnier se dresse solitaire.
Dans sa frondaison,
venaient nicher les tourterelles,
à quelques pas de la maison

Sous nos pas gris,
crissaient les feuilles de rouille,
une peau sèche et fragmentée
c'était la fin de l'été,...

Une coquille s'est immobilisée , sèche
celle d'un l'escargot vaincu par la sécheresse
précédant son ultime voyage.
Le feuillage ne faisait plus ombrage.

Remarquons que je parle au passé,
car, au présent, l'arbre a trépassé.
Il ne reste qu'une colonne épaisse
seule dans sa détresse.

Le marronnier est mort,
dressé comme un mat en berne
le cœur plein de cernes...
qui pleurera sur son sort ?

A bout de force,
il laisse ses années
lentement défiler.
Personne ne gravera son nom dans l'écorce.

Qui célèbrera son deuil,
sinon l'ombre portée
qui s'est entêtée
à précéder ses feuilles?

Le corps solitaire
s'abandonne au vent,
la pluie et ses tourments ,
bientôt de retour à la terre.