Le mensonge de notre existence

Je ne suis rien. J'écris. Quel intérêt? Des pensées simplistes que je tape mécaniquement. Si je le fais, ce n'est pas pour les autres. C'est de l'égoïsme.

Je le fais pour moi et moi seule. Je cherchais seulement un moyen d'extérioriser. Un moyen d'oublier. D'oublier cette existence morne et factice dans laquelle je suis plongée depuis toujours. Peut-être ais-je fait de mauvais choix? Ce doit être ça.
On dit qu'il ne faut pas se soucier de ce que les gens pensent de nous, de ce qu'ils disent de nous. Mais ce sont eux qui font ce que nous sommes. L'homme ne peut vivre seul sans conséquences malheureuses. Il a besoin des autres. Au final, tout ce que les autres pensent est important. On voudrait que ça n'aie pas d'importance. On voudrait passer au-dessus. Mais ça revient à nous, inlassablement.

On est ce que les autres pensent qu'on est.

Cela n'enchante personne. On ne peut pas être soi. On ne peut être que quelqu'un d'autre, quelqu'un qui est modelé selon les exigences des personnes qui nous entourent. Le problème est que tu ne connais jamais les véritables intentions des autres.
"L'hypocrisie est un vice à la mode", disait Don Juan. C'est toujours d'actualité. On est tous plus hypocrites les uns que les autres. Notre plus grande qualité, notre pire vice.

Nous ne sommes rien.

Nous ne sommes rien sinon perfidie et lâcheté. On est incapables de se montrer honnête. Le plus proche de nos amis peut être celui qui vous fera le plus de mal, celui qui sera le meilleur menteur. Mais comment savoir? Comment accorder sa confiance à la bonne personne? Il faut se faire confiance, c'est l'unique issue. Le dernier recours. Et souvent, il nous arrive de nous décevoir nous-même.

On en a marre, on s'agace. On devient de plus en plus stupide. On se plaint sans cesse. Sans doute est-ce cela de vieillir? Devenir de plus en plus acariâtre et se détester de plus en plus. On devient obsédés par des choses tellement futiles. Tellement insignifiantes. Il paraît qu'on passe à côté de certaines choses. J'ai beau chercher... je ne vois pas. Je ne suis peut-être pas assez consciente.

En fait, je crois que j'ai dû abandonner. Je le sens, à un moment ou à un autre, j'ai fini par abandonner. Laisser tomber. Juste vivre. Manger, boire, dormir, travailler. Ou plutôt me laisser vivre. Faire semblant de sourire. Faire semblant de s'intéresser. Faire semblant... C'est devenu ma façon de vivre. Je vis dans le mensonge, comme chacun de nous.

Soit je deviens paranoïaque, soit je suis tellement proche de la réalité que ça en devient absurde. Les gens doivent me prendre pour une folle. Je crois que je le suis presque, au fond. Je ne contrôle plus rien. Pas même mes idées. Je n'arrive plus à rien. Je ne sais plus rien faire. Je suis perdue.