le poids, la masse

poulpita

Lundi - 20 heures

L'asphalte affichait un gris ciel. La neige de la veille avait fondu. La température frisait maintenant les cinq degrés. Clothilde ne transpire pas. Étonnamment. Elle découvre ce quartier, connu pour ces activités militantes, plutôt de gauche, et ses appartements squattés. Son regard cherche quelques indices de cette réputation. Elle déchiffre les murs beaucoup d'autocollants, d'affiches appelant à manifester, ou à sympathiser à l'occasion d'une projection ou d'un repas de quartier. Le symbole d'un Z cerclé revient souvent. Une phrase taguée « C'que t'es belle aujourd'hui' » Merci, pense-t-elle en souriant, avant de prendre conscience que ce message urbain, sorte de bouteille à la mer, ne lui est pas destiné. Y.B. Signature inconnue. Plus de doute. Une caresse égarée.

Si sa mémoire est bonne, le restaurant du rendez-vous doit se trouver dans la prochaine rue à droite. « La Soupe ». un lieu bobo, suffisamment original pour attirer l'apéro RH. Elle a découvert ce mot ApéroRH la veille, sous la plume de Frédéric. « #ApéroRH débarque à Grenoble, demain, j'y serai ! Et vous ? ». Oui, avait immédiatement pensé Clothilde. Le principe ? Pas de videur à l'entrée, pas de contrôle d 'identité, pas de carton d'invitation, juste un rendez-vous informel. L'occasion était trop belle pour approcher de plus près l'objet de son désir, et en savoir plus sur celle qu'elle appelait déjà la sorcière. En cet instant, elle visait de faire un repérage du lieu, des gens. Ensuite, elle pousserait la porte du restaurant. Pour lui parler, le ramener à la raison.

« Travailleurs du monde entier, qui lave vos chaussettes ? » lut-elle sur le mur. Clothilde ne se laissa pas distraire. Elle était à peu près confiante que son camouflage la mettait à l'abri. Un large manteau vert fonçé, un bonnet péruvien noir. Peu de chances que Frédéric reconnaisse sa bibliothécaire. Elle portait de vieilles lunettes qui avaient un temps corrigé sa myopie, avant qu'elle n'adopte le port des lentilles. Elle en avait retiré les verres, et les montures feraient illusion du crépuscule au lever du jour, si nécessaire.

« Le capitalisme de s'effondrera pas tout seul, aidons-le. » en lettres blanches sur fond noir. Un peu plus loin, au numéro 18, une enseigne verticale rouge annonçait « La Soupe ».Clothilde changea de trottoir, et passa devant. Elle ralentit à hauteur de la vitrine. Ses sens affûtés pour capter l'ambiance qui régnait. Le rendez-vous était à 18H30. La salle é tait pleine. Beaucoup de gens debout. En tailleurs, costards. Quelques cravates, une foule de chemises blanches, des rires, des sourires, des yeux brillants et des bonnes mines. De quoi décourager Clothilde d'y mettre les pieds. Je vais faire tâche, grosse tâche. Elle ralentit son allure, s'assoit cinq mètres plus loin, sur un escalier menant à une administration. Cinq larges marches, encadrées d'un muret. C'est un abri acceptable, elle se blottit contre le muret de gauche, et observe l'entrée du restau. Elle n'y a pas vu Frédéric. Elle lui en veut. L'obliger à se traîner jusqu'ici, et être humiliée. Tout avait commencé quelques jours plus tôt. Samedi. Elle avait décidé de passer à l'attaque. Elle n'aurait pas dû....

Samedi

 Quinze heures, lothilde propose à sa collègue de la relayer au bureau de prêts.Il passe la porte à quinze heures quinze. Déambule dans les allées de livres, au hasard, lui semble-t-il. Il prend son temps. Puis se dirige vers elle. C'est à lui. Clothilde respire avant de lui parler.

Vous les prenez tous ?

Hum...

Clothilde a exactement dix bips pour entamer une conversation intéressante, et empêcher qu'il fourre ses livres dans le grand sac en papier marqué Von Dutch.

Waouou ! Coe. Testament à l'anglaise ? Vous n'avez rien de prévu ce week-end, j'espère ? C'est passionnant, vous ne pourrez pas le lâcher !

Hum...

Ses mains soignées. Des ongles coupés, avec des courbes parfaites, le cuticule repoussé. Un travail de professionnelle. Pourquoi n'avait-elle pas choisi d'être manucure plutôt que bibliothécaire ? Il aurait été à elle vingt minutes par semaine, les mains coincées sur un petit tapis confortable en velours vert pomme. Elle aurait pu le caresser, luis masser les pouces, la paume des mains. Assis, face à face. Et non pas fuyant, comme là. Lui ,debout, elle, enfoncée dans cette chaise ridicule. Dernier livre passé. Il remballe.

Bon et bien, bon week-end.

Elle maîtrise son désespoir d'avoir échoué. Une bienveillance attentive, teintée d'un roucoulement. C'est ce qu'elle a de mieux en magasin, en cette fin d'après midi. Son ciel s'assombrit. Elle empoigne la pile de livre que lui tendait le lecteur suivant. Une belle pile, bien ordonnée qui aurait dû lui faire plaisir. Les ouvrages les plus larges en bas, les poches souples au dessus. Cette perfection ne la distrait pas de l'image de Frédéric Lejeune qui s'éloigne de son bureau. Un profil parfait, un nez droit. Des dents blanches et régulières, de la bonne taille – oui, il y avait une bonne taille pour les dents, la sienne, elle ne saurait dire pourquoi. Et son teint, méditerranéen, rehaussé par des yeux presque noirs, un bouc discret. Chaque samedi après midi, après son départ, le monde se scindait en deux. La terre continuait de tourner, les livres sortaient, rentraient, retournaient dans les étagères, exposaient leur quatrième de couverture, tombaient par terre, ouverts en deux, ou sur le dos. Et son monde à elle, le suivait en pensée. Il marchait le long des vitrines de la rue piétonne. En fin de journée, il retrouvait son duplex fraîchement rénové qui nichait en haut d'un immeuble ancien, dans le centre. Les grandes baies de son salon étaient idéales pour une observation depuis la sombre cage d'escalier de l'immeuble d'en face. Combien de fois, assise sur les marches, dans le noir, avait-elle eu la chance de le regarder retirer son manteau, enlever ses chaussures, placer le tout dans ce qui devait être une armoire à l'entrée. Elle appréciait la façon dont il avait éclairé cette grande pièce. Des lumières indirectes, qui créaient une atmosphère chaleureuse. Elle écoutait souvent de la musique classique en l'observant. Faire partie de son monde. Évoluer dans son salon, s'étaler sur son canapé en poussant un soupir de détente, lui sourire pendant qu'il lui tendrait un verre d'alcool fort. Clo ? Je te remplace ? Dis donc, mignon, le grand brun, avec le bouc. Il te dévorait des yeux, dit sa collègue en riant.

Clothilde sentit la mauvaise humeur s'installer, esquissa un sourire. Elle se leva, s'aidant des accoudoirs pour soulever son poids. Sa masse, corrigeait toujours son cousin, professeur de physique chimie dans un collège de la banlieue grenobloise. « Ta masse, parce que ton poids, c'est le produit de ta masse et de l'accélération de la pesanteur. p=m*g ». Quelle consolation de connaître l'équation de son poids. Elle était grosse, immobile, ou en mouvement. Une fois debout, elle trouva son point d'équilibre, eut une pensée pour ses genoux qui la supportaient, sans protester, et se dirigea vers la salle arrière. Elle se fraya un chemin entre un chariot de livres et deux chaises. Heureusement que le vingt et unième siècle était l'apogée de la flexibilité des espaces de travail, et du raffinement des meubles sur roulette.

Elle avait pris son poste, il y a six ans. Un lundi matin. Elle avait assisté à la traditionnelle réunion d'équipe du début de semaine. Parachutée nouvelle responsable du rayon jeunesse. Ses quinze collègues l'avaient dévisagée. Elle avait senti l'eau couler sous ses aisselles. Elle se sentait tellement grosse à l'époque, qu'elle transpirait pour rien. Le pire ça n'était pas leurs regards sur elle. C'était les regards entre eux. Un coup d'œil complice glissé vers l'autre, un écarquillement d'yeux, pour les moins discrets, suivi de l'esquisse d'un sourire, vivement réprimé. Le rayon jeunesse ? Une grosse gentille, lut-elle dans presque tous les esprits. Et qui souriait. Elle savait si bien sourire, depuis qu'elle était toute petite. La fin de la journée se déroula comme prévue. Des dizaines de visages plus ou moins agréables, des centaines de livres, de Cds, de DVDs, des joyeux « bon week-end », des écharpes qui s'enroulent, le vent qui s'engouffre dans le tramway, l'annonce de son arrêt, le douillet de son studio, rassurant. Son Mac. Power On. Stationnement prolongé dans son canapé pour reprendre son souffle. Beirut – A Sunday Smile. Plusieurs fois. Des flonsflons et des chœurs pour se donner du cœur à l'ouvrage. Les fenêtres de son Mac lui présentaient ses favoris. Les copains d'avant, Tweeter, Facebook, LinkedIn, Viadeo. Tous les sites de réseaux sociaux, sur lesquelles elle était inscrite, connectée à Fréderic Lejeune, dit FredTheYoung. Il avait posé un jour à côté d'elle son téléphone portable, un objet désirable et pratique. Pendant qu'il cherchait fébrilement sa carte de lecteur , elle avait eu tout loisir de voir sa page Facebook, de repérer son pseudonyme. De retour chez elle, elle avait commencé sa traque, avait grappillé des informations sur lui, ses amis. Elle avait eu l'audace de se créer une fausse identité. Anabelle Vivante, conçue pour plaire à Frédéric, mais pas trop. Elle avait trente ans, faisait du marketing chez Danone. Ça tombait bien il était responsable des ressources humaines chez Yoplait. Anabelle aimait le tennis, le bateau et habitait la Bretagne. Lejeune y était né. Il l'avait accepté comme ami ou connaissance sur la plupart de ses réseaux sociaux. Il n'était pas très regardant. Depuis qu'Anabelle était rentrée dans son cercle, elle restait silencieuse, observant la vie de Frédéric, pour le compte de Clothilde. En six mois, Clothilde avait une idée plus précise de ce qu'était Lejeune. Il pratiquait la course à pied, cuisinait merveilleusement des plats vietnamiens (du moins le prétendait-il), allait souvent au cinéma (c'était vrai, elle avait pu le constater dans ses filatures). Il ne se privait jamais de souligner à quel point sa vie était formidable. « Super déjeuner au pied de la Bastille », « Ai couru 25 km, été indien », « Rencontre professionnelle enrichissante aujourd'hui, merci Lolo », « Hésite entre nouvelle paire de ski et nouvelle paire de lunettes... hum... les deux ! ». Pour rire, elle s'imaginait parfois postant des messages décrivant sa vraie vie « Me suis changée deux fois pour lutter contre les mauvaises odeurs de transpiration ». « Ai vidé la litière de ma souris, m'inquiète de sa boulimie ». « Me suis regardée une heure dans la glace. Apparence inchangée ».

 Son apparence. Elle était repoussante. Mais elle n'avait pas toujours été comme ça. Enfant unique, ses parents étaient décédés lorsqu'elle était adolescente. Sa tante l'avait élevée comme sa fille, avec ses trois cousines. Clothilde détestait les soirées dans sa famille d'adoption, animée inévitablement par une télévision omniprésente, des joutes verbales, et des claquements de porte accompagnés de pleurs. Ses cousines avaient du caractère et de la voix. Mais elles respectaient Clothilde car en plus d'être leur aînée, elle était belle et sage. Filiforme, élégante, avec un port de tête royal, et un pas de danseuse. Elle n'en tirait cependant aucune vanité, reconnaissant qu'elle n'y était pour rien, la nature l'ayant bien dotée.

Et puis, la liberté, les études, le premier petit ami. Son poids avait augmenté, elle s'était amusée de ses nouvelles courbes. Des fesses généreuses, une taille épaisse, un visage rond et plein. Tout ceci la rendait plus sympathique, lui semblait-il. Et petit à petit, elle avait dépassé les limites, le calibre acceptable. Le regard des autres s'était tinté de jugement. Le tabou de son apparence était comme une étoile noire dans laquelle disparaissait les conversations liées à la beauté, la santé, le sport. Ce n'est rien, lui disait les diététiciens. Elle avait renoncé à les fréquenter devant leur laxisme.

Alors Clothilde se protégeait. Elle était irréprochable. Elle prenait soin de sa peau, ses cheveux, s'habillait avec des étoffes soigneusement repassées. Ses idées étaient aussi irréprochables. Une morale parfaite. Une machine logique et bien huilée. C'est ce qui la sauvait de ce corps pesant. Elle pressentait que sans cette rigueur, cette stabilité, elle n'aurait pu s'attacher le moindre ami. Ou même trouver un amoureux. Comme Frédéric Lejeune, par exemple.

Dimanche

Midi. Une soupe. Un yaourth. Un fruit. Pour éviter tout dérapage, elle s'astreint à un planning strict dans ses activités numérique. Pas d'ordi avant le repas de midi. La tentation est grande. Fréderic communique beaucoup. Dès qu'il est chez lui, sa sphère d'amis est en prise directe avec son quotidien, ses pensées, ses envies. Lit-il un article intéressant sur le management sur un blog spécialisé en ressources humaines, il le partage. Mange-t-il un bon petit plat, commandé chez son traiteur, il le photographie et poste l'image. A 11h59, Clothilde se prépare une tisane, puis s'installe devant son écran. 

 Facebook, pour suivre ses conversations avec ses amis. Rien depuis hier. Twitter pour découvrir ses centre d'intérêt du moment. Rien de nouveau. LinkedIn, pour surveiller son réseau professionnel. Aucune nouvelle connections. Les Copains d'Antan. Il y a généralement peu d'activité de ce côté. Mais ce site lui réserve un plaisir particulier. Plaisir de voir et revoir son visage angélique lorsqu'il avait sept ans. Premier à gauche du troisième rang. Debout, le plus grand de sa classe. Une coupe impeccable, la raie sur le côté, une petite chemise à carreaux. Il est le seul de sa promo de CP à lui provoquer une telle émotion.

Lorsqu'il y a du nouveau, Clothilde est méthodique. Elle explore chaque lien, chaque indice que Frédéric sème. Elle fait subir à chaque nouveau contact un examen complet de ses traces digitales, une véritable fouille au corps virtuelle. Pour cerner le personnage. Si c'est une femme, elle redouble d'efforts. 

Clothilde le connaît bien. Il est actif à onze heures, quinze heures et vingt et une heure trente. Il est midi trente. Frédéric reste muet. C'est inhabituel. Clothilde essaie de comprendre. Le propre des réseaux sociaux, est que l'on y est présent lorsque on ne fait rien dans la vraie vie qui occupe complètement ses mains. Frédéric est donc occupé. Par quelque chose. De sérieux. Quelqu'un ? Quelqu'une ? Le cœur de Clothilde bat trop fort. Et moi qui lui ai souhaité bon week-end. Il a souri. Quelle humiliation. Frédéric s'amuse avec une fille, et moi, je l'attends, je le guette, j'espère, fidèle. Clothilde pousse un cri de rage. Elle jette à terre la tasse qui traine sur la table basse. Finies les minauderies. Très bien. Je vais voir avec qui monsieur s'amuse. Elle se rassoit devant son ordinateur. Plusieurs fenêtres s'ouvrent avec le profil de Frédéric. Elle scrute, et murmure « Sorcière, sorcière ». Tout l'après midi, toute la soirée et une partie de la nuit.

Lundi – 23 heures

 La porte de l'immeuble du restaurant s'ouvre. Elle rentre les épaules. Deux silhouettes s'installent sur le pas, et allument une cigarette. La lueur du briquet éclaire succinctement leurs visages. Deux hommes. Clothilde remarque la tenue à carreaux gris et blanc d'un des deux. Un cuistot.

Allume et laisse ouvert. On voit rien !

Putain ! Qui c'est ces gens ? J'hallucine !

C'est So. Elle a pris la résa. On lui annonce trente personnes, apéro buffet, il paye d'avance. Tu parles, elle prend. Le mec lui a pas dit pour quoi c'était.

C'est le con avec son badge 'Les RH sont sympas' ? Qui repète sans arrêt « C'est géniaaaaal de se retrouver entre nous, de refaire le monde ! ».

Et tu as entendu la grande rousse, la seule en jean « Trop cool de se voir in real life ». mais ils sortent d'où ces gens ? D'un jeu vidéo ?

Pendant que je rechargeais les pichets de rouge, y'en a une qui disait. « Nan, mais franchement, si ça les fait bosser 24-24 et 7-7, moi j'achète. Je vais pas me plaindre parce que un ingénieur bosse le dimanche matin sur son ipad, en prenant son petit déjeuner avec ses enfants qui jouent à côté de lui. Au contraire ! C'est même sympa, non ? Pour lui, je veux dire ! »

Tu m'expliques pourquoi on subit ça ?

Tu as raison.

Viens on balance les plombs !

On a toujours dit non violent, Bob, non violent.

T'es con, toi, j'veux dire on fait sauter l'électricité.

Chiche ?

Chiche !

Ils ricanent, jettent leurs mégots d'un seul geste, et rentrent.

Cinq minutes plus tard, l'enseigne rouge s'éteint. Clothilde perçut à sa droite un ricanement. Elle distingua une silhouette dans le recoin des escaliers, de l'autre côté du muret. La silhouette se déplia. Elle perçut toute la hauteur de cette homme. Quelques battements de cœur plus tard, il s'approchait d'elle.

Bonsoir, je m'appelle Jean Pierre. Joli spectacle, non ?

Synopsis - Le poids, la masse

Bibliothécaire à Grenoble. Un métier formidable. Clothilde l'exerce avec une relative passion, et un grand professionnalisme depuis 6 ans. Elle vit chaque jour avec le regard des autres, qui la juge, la pèse, estiment son poids. Clothilde soupçonne derrière chaque parole une condamnation de son corps obèse et informe, qu'elle déteste. Elle se voit énorme - mais ne l'est pas.

Frédéric est lecteur à la bibliothèque de Grenoble. Responsable des ressources humaines dans un grand groupe industriel. Un physique parfait, une image parfaite. Il séduit sans le savoir Clothilde, et va devenir l'objet de toute son attention, jusqu'à la folie.

Jean Pierre est un chômeur de 45 ans, qui porte des pulls faits mains. Il a été dans le passé le souffre douleur de Frédéric. Syndicaliste, il a fini par se faire virer de leur boîte, suite à un traquenard imaginé par Frédéric.

Après 6 mois d'observation de Frédéric, Clothilde connaît tout de lui mais ne s'est toujours pas déclaré. Elle l'espionne dans la rue, le traque sur le web, analyse ses amis, sa vie, son quotidien. Jusqu'au jour où son comportement l'intrigue. Il change ses habitudes. Clothilde soupçonne une rivale. Elle est folle de rage de s'être faite détrônée, déteste Frédéric. L'humiliation d'avoir pu croire qu'elle le séduirait lui donne une force insoupçonnée jusque là. Elle profite d'un apéro entre internautes pour s'approcher de Frédéric. Elle l'espionne depuis la rue, et rencontre Jean Pierre, lui aussi à l'affût. Ils se découvrent de nombreux points communs, notamment leur haine de Frédéric. Ils décident ensemble de le faire souffrir. Ils s'attaqueront à ses proches, à commencer par la nouvelle amoureuse de Frédéric, que Clothilde appelle la sorcière. Clothilde et Jean Pierre se sentent unis par cette cause commune, et forts. Ils veulent retrouver leur dignité. Ils se confient l'un à l'autre. On comprend par le regard de Jean Pierre que Clothilde n'est pas grosse. Elle est même plutôt belle fille, mais ne peut pas l'entendre. Une chasse à la sorcière s'engage, pour satisfaire leur besoin de vengeance. Il faut trouver son identité sur la base des quelques indices que laisse Frédéric. Peu à peu, les éléments réunis par Jean Pierre lui permettent de comprendre que la femme à abattre n'est autre que Clothilde. Après réflexion, le complice de Clothilde pour qui, un plan est un plan, n'hésitera pas à la faire disparaître. Pour aller au bout de sa vengeance.

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