Le pont vers la Mort s'appelle Mensonge

Juliet

Le vent souffle de manière irréversible,
emmenant sur l’aube une couverture de corbeaux.
Avant souffraient ceux qui se disaient sensibles,
maintenant il n’y a rien dans ce monde d’assez beau
pour que les regrets viennent avec la disparition ;
je veux changer ce sentiment digne d’un sans cœur.
Ces esprits malades qui souffrent de malnutrition,
ils deviennent cadavériques à faire peur.
Ils s’endorment sur les lauriers de leur orgueil
sans se dire qu’ils ne devraient plus ouvrir les yeux.
Je voudrais que leurs rêves leurs soient des cercueils
et qu’ils se sentent seuls face à l’absence de Dieu
comme je me suis senti seul en leur présence,
comme au nom des paroles de Lui
ils me réduisaient toujours de force au silence
et me gardaient alors sous la pluie
dans l’espoir que je ne meure de froid,
recroquevillé dans le secret de leurs menaces.
Tous ces aveugles qui me font effroi,
ils passent devant moi et leurs flammes brûlent ma glace,
mais ce sont des flammes venues de l’Enfer
qui veulent juste tromper le monde.
Ce qu’ils m’ont fait je ne pourrai m’en défaire
tant que ne prendra pas fin la ronde.
Je veux trébucher et briser le cercle incohérent
qui a fait croire que la folie tournait rond.
La guerre dont tous les embryons sont des vétérans,
je veux la voir mourir un jour sur mon perron.
J’ai compris la raison de chacun de vos songes,
car ceux-là nous sauveraient dans la réalité ;
mais alors je n’ai pas compris tous vos mensonges
qui soumettent tous les Humains à la fatalité.
Le vent a déjà emporté toutes mes cendres,
maintenant vous ne voyez plus qu’un fantôme.
Ça vous va bien de n’avoir personne à descendre ;
ça fait du sang en moins sur les mains d’un homme.
Vous ne voulez pas que la vérité vous souille,
vous tuez à distance à coups de mots et de regards.
Vous faites tout pour que l’or de ces trésors rouille,
ainsi vous pouvez traiter les trésors sans nul égard.

Si vous arrêtez de haïr avec cette passion,
et si vous pouviez adorer avec modération,
vous pourriez rendre aux dessous du Ciel son harmonie,
vous pourriez vendre aux Anges vos propres symphonies
qu’ils répercuteront dans leur Paradis Céleste
pour répandre la paix que vous auriez su construire.
Que les épaules des victimes lâchent du leste
du poids des douleurs que vous avez su leur instruire.
Vous prétendez toujours vos lois les plus fiables,
mais elles se rapprochent vraiment du diable.
Et plus je marche avec votre époque,
plus je m’approche du cercle dernier.
Votre haine n’est pas réciproque
mais vous ne comptez jamais la renier
jusqu’à ce qu’elle ait amené jusque dans vos bras,
à ce point fatal de non-retour,
même les nouveau-nés toujours pleurant sur les draps
blessés par la lumière du jour
qui leur a fait voir toute l’évidence ,
celle que vous enterrez avec les cadavres ;
la Terre n’est rien plus qu’un lieu de danse
où anges et démons n’ont pas le même havre.

(écrit le 6 avril 2012)

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