Le racisme pour les nuls.

Vos parents, de milieu modeste, n'ont pas été initiés aux valeurs du racisme, ils n'ont donc pas su vous inculquer les fondamentaux pour devenir un bon raciste-fasciste de base.

Tout au plus, en parlant de noirs, votre mère en disait «  personnellement, je ne leur ferais pas de mal. » C'est un peu court comme formation. Il va falloir tout reprendre à zéro, mes cocos ! Ce texte est donc fait pour vous, qui manquaient de véracité dans votre haine viscérale faussement sur jouée, vous n'êtes pas crédibles, excusez-moi de le dire.

D'abord, il faut connaître les mots appropriés. Ne pas appeler un noir, un noir, ça fait ringard. Dire à minima un sal négro. Vous pouvez même, vous inventer des ascendants prestigieux, personne n'ira vérifier. Du style mon arrière, arrière, arrière-grand-père était négrier pendant la prohibition. Maintenant ne rentrez pas trop dans les détails certains racistes ont pu consulter des ouvrages techniques, restez prudents, certains savent peut-être même lire des illustrés.

N'inventez qu'à bonne escient, par exemple, mon arrière, arrière, arrière-grand-père était un sal négro ! Les termes sont bons, mais la parenté reste douteuse, même si cela ne se voit plus sur votre phénotype. Pour être un bon raciste, il faut être de pure race gauloise, obédience Mérovingienne, ascendant Vercingétorix, depuis sept générations. Attention, ils peuvent obliger des tests généalogiques en laboratoire.

Donc, vous marchez sur des œufs. Soyez simplement honnête et demandez à vos copains quand vous ne savez pas. On ne vous reprochera jamais de vous informer. « Chef, lui, c'est un bicot ou un melon ? » La subtilité n'est pas toujours évidente. Heureusement les cadres du parti sont là pour épauler les profanes. « Tape d'abord ! On verra bien ensuite… dans la douleur on reprend sa langue maternelle. » L'expérience vous dis-je ! S'il vous supplie de l'épargner dans un langage châtié de charretier, c'est un aristocrate ruiné. C'est par la torture que l'homme se révèle tel il est de nature ou par nature qu'il se révèle une vraie ordure. Tiens c'est joli, ça ! Ça sonnerait bien dans un poème d'amour.

Votre éducation joue contre vous, vous allez devoir contrarier vos tolérances. Oubliez les bêtises prises comme évidences philosophiques. « Personne ne choisit sa naissance, ses origines, son pays. On vient être humain, ici et maintenant, et cet instant détermine notre vie par un contexte culturo-sociolo-amigo arbitraire. » Des conneries pour les intellos tout ça, vous dis-je ! Si vous n'arrivez pas à vous convaincre que vous êtes de la race supérieure, celle des élus, il vous manquera toujours ce petit rien qui fait toute la circonférence de la connerie humaine.

Il va falloir bosser dur, les gars, je vous le dis !

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J'ai connu dans ma famille un homme que j'adore, mais il est noir, d'Afrique Noire. Un jour que l'on discutait ensemble, je lui dis.

-         Ce que j'aime bien chez toi, c'est que tu ne sois pas raciste.

-         J'ai toujours été ainsi. Même s'il est vrai que dans notre Histoire des différents nous aient déjà opposés et que dans mon vécu, quelques griefs, auraient pu me pousser à vous haïr, vous les gens sans couleur.

J'ai connu dans mon vécu, des paysans que j'adore, vivant dans un trou perdu : « Pernesieau ». Ils ne connaissaient de l'étranger que le « ouïe dire », que ce qu'ils en avaient vu à la télé. Ils étaient tous foncièrement racistes et xénophobes.

Comme quoi, où va se nicher cette aversion, cette peur de la différence, ce rejet épidermique ? Atavisme, atavisme ! J'ai une gueule d'atavisme ?