Le silence des larmes
christinej
J'ai reçu des mots qui font mal, au cœur mais aussi au ventre, oui, là, juste en bas.
Ca vous arrache les boyaux, ça vous les tord, ça vous les déchire.
Vous hurlez.
Je crie, les mains sur ce ventre maudit, rempli de douloureuses paroles.
Des coups de poings, des coups de couteau, on vous lacère.
On me la sert à coup d'insultes.
T'ES PAS UNE FEMME T'ES QU'UNE CHIENNE
On vous assène un coup de pied, vous perdez votre souffle.
Moi je me noie dans un manque d'air.
Comme c'est pas suffisant, on vous postillonne des injures.
Je jure de ne pas recommencer, je ne sais pas quoi, mais c'est promis, plus jamais.
Il y a des mots qui font mal et quand le geste les accompagne ils sont fatals.
Les mots eux ils claquent, il vous fouettent, ils sont comme des tessons de verre qui vous déchirent la peau et qui s'enfonce dans votre âme.
Mon âme, elle, elle est en lambeaux, c'est un bout de chiffon, une guenille qui ne ressemble plus à rien. Mais j'y tiens, moi, à ce bout de rien, même en pièces, même en morceaux.
Vous voulez que cela s'arrête. Vous voulez vous protéger, les yeux, l'esprit, votre conscience, vous levez votre main.
La main tombe, s'abat.
Je tombe, abattue, battue, tuée, bafouée, dénigrée, mortifiée par des mots fait d'épines, par des coups fait d'acier.
Ca vous dérange, ça vous pique. Votre regard se trouble, un peu, peut être.
C'est insignifiant la naissance d'une larme.
Moi mes larmes sont fait de silence.
Pliés en deux, vos mots, vos cris, votre désespoir, votre incompréhension, ne sortent plus. Le sol est si froid, votre sang si chaud, coule.
Je coule, m'effondre. Mes pensées se mêlent à mes larmes, elles me semblent futiles, inutiles. Je suis inutile, insignifiante, à peine une flaque d'eau, déjà réduit en poussière.
Votre tête vous fait mal, votre ventre se tord, votre cœur cède.
Je cède, au silence, à la fin, au repos.
Enlevez moi ce manteau bien trop qui est ma peau, retirez ma chair trop meurtrie, dessoudez mes os fracturés, laissez le reste se répandre sur les sol, ça n'a pas d'importance.
Vous retenez une envie de vomir, vous serrez les dents, votre esprit hésite, il veut oublier.
Moi, je veux oublier comment vivre. Mon cœur, désordonné, saute comme un poisson hors de l'eau.
Mon ventre brule, se consume, vide et sec il est très vite réduit en cendres. Cendres que j'expire, en mots noirs, en sang froid et poisseux, en une encre collant à vos doigts.
Vous détournez les yeux.
Je ferme les miens.
Vous pensez qu'ailleurs c'est bien mieux.
Je le pense aussi.
Ce texte est tout aussi sublime. Il est... Je dirais poignant. le langage est abrupt, mais c'est ce qui le rend percutant. Et je dois dire que j'adhère totalement. Vous instaurez ce "je-ne-sais-quoi" de plus humain, le texte prend vie devant nos yeux ébahie. Nous passons par divers émotions, plus prenante les unes que les autres.
· Il y a plus de 10 ans ·Merci pour ce moment. n_n
mamzelle-plume
merci d'avoir pris le temps de le lire mamzelle-plume
· Il y a plus de 10 ans ·christinej
J'ai trouvé ce texte beau émotionnellement.
· Il y a plus de 10 ans ·C'est comme si, du début à la fin, on regardait, certains avec le regard gêné et dégoûté, moi avec intensité.
Tu utilises le vocabulaire de la souffrance à la perfection.
La douleur des mots et du mal être physique enclenche les larmes et le silence...
Impressionnant! ^^
Merci de m'avoir permis de te lire!
oriana
merci beaucoup Oriana
· Il y a plus de 10 ans ·christinej
C'est... intense.
· Il y a plus de 10 ans ·Kaitlynn Plinhe
merci
· Il y a plus de 10 ans ·christinej
J"aime quand tu fais des textes percutants comme çà, bravo ! Tu as l'art d'exprimer le sentiment de malaise avec "punch" et émotions, bravo !
· Il y a plus de 10 ans ·psycose
merci beaucoup psychose
· Il y a plus de 10 ans ·christinej
Et le silence du coeur aussi parfois...
· Il y a plus de 10 ans ·Isabelle Leseigneur
merci, le silence parfois est douloureux aussi
· Il y a plus de 10 ans ·christinej