D'aucuns glosent sur lui jusqu'au col de l'ennui Y pensant tout le jour, le cherchant dans la nuit Objet d'éternel désir quoi qu'elle fasse, Lui se pâmant quand la broussaille s'efface Elle approuvant la Nature qui l'a faite, c'est pile Poil que ce mont n'a point besoin qu'on l'épile.
Mais tout ceci n'est que bavardage un peu vain Car il n'est point besoin, c'est sûr, d'être devin Pour saisir l'essence même parmi tout ce bruit : Ce n'est pas la ramure qui nourrit, c'est le fruit. Il en est un que modestement je savoure, Pour qui je me damnerais sans once de bravoure Laissant au Malin tous les honneurs que je brigue Enfant des jardins de Babylone : la figue.
Elle se languit sous le soleil couchant Parée de haut et de bas d'appâts alléchants. Elle attend son amant dans son écrin de velours Fendue de peu par Phoébus son premier amour Gonflée de vie sous sa feuille couleur d'ambre Exhalant ses senteurs dans l'éther de septembre
C'est là que je la cueille, dans la fraîche rosée C'est là que je l'accueille dans mon panier, posée. Souffrant de ne la point heurter, je la caresse Puis je l'enserre plus fermement, puis je paresse Et la libère enfin du tissu nourricier. La contempler d'abord quoi que vous en pensiez Profiter de son grain, admirer ses contours, Se laisser emporter, préférer les détours.
Mais le désir est félin, il sait se tapir Se fondre dans les herbes où à peine il respire Puis bondir du néant et rompre l'embellie : La faim m'étreint, mon corps veut sonner l'hallali. N'y tenant plus, je fends l'armure du fruit charnu Découvrant l'améthyste ainsi mise à nu Je plonge goulument langue et lèvres avec délice Savourant à l'envi le miel de sa matrice.
Alors foin de toutes ces querelles intestines L'essentiel s'embarrasse peu de la patine Que la figue soit d'Alep ou de Carthage Qu'elle s'abandonne au fond d'une prairie sauvage, Sur un gazon anglais, un carreau de Toscane Ou que notre plaisir lui préfère la banane.
Que c'est joli. Oui, je le concède, la figue inspire, même celle de Barbarie dont la pilosité hirsute défend une chair aux nuances d'orchidée. Joli premier texte. J'aime bien inspirer...
Pb d'ordi et oubli du mot de passe mais ce n'est pas grave il n'y en avait que 3 que je remettrai au fur et à mesure
· Il y a environ 10 ans ·giloube
Changer de compte pourquoi???T'es qui toi? J'adore les figues et je viens de manger la dernière... Oups!
· Il y a environ 10 ans ·vividecateri
Ce n'est pas mon premier texte (en fait il a fallu (phallus ?) que je change de compte) mais je prends le compliments quand même.
· Il y a environ 10 ans ·giloube
Que c'est joli. Oui, je le concède, la figue inspire, même celle de Barbarie dont la pilosité hirsute défend une chair aux nuances d'orchidée.
· Il y a environ 10 ans ·Joli premier texte.
J'aime bien inspirer...
lyselotte