Le vieux poète

Sonia Verin

Et le temps s'est acharné

Il a compté toutes ses années

Il a compté toutes se joies, ses peines,

Il les a subit par centaines

Le vieux poète,      Assis sous son palmier

Se répète            "Le temps ne m'a pas épargné"

Et une ride sur sa joue se creuse lentement

C'est un signe dit il apparemment

Pauvre poète !

Des idées qui se forment en une phrase

Mais préssées elles ne restent pas

comme cette vague qui violemment s'écrase

Et tristement repart à grands pas

Des images qui défilent en phase

Pour s'évanouir dans le passé

Comme ces purs moments d'extase

Qu'on aurait trop vite effacé

Le vieux poète,     Debout le bras levé

Baisse la tête       Se dit: "je n'ai que rêvé"

Et une ride sous son oeil s'installe fièrement

C'est un signe pense t il forcément

Pauvre poète !!

Un air tant chanté au son du jazz

Ne peut maintenant plus s'exprimer

Comme cet homme enfermé dans une case

Et traité comme un opprimé

Un Amour autrefois: feu qui s'embrase

A ce jour parti vers la lumière

Comme cette rose qui pleure hors de son vase

Oubliée au fond d'un cimetière

Le vieux poète,       Immobile fixe l'horizon

Derrière ses lunettes,     Glisse une larme jusqu'au menton

Et une ride trace son sillon aisément

Encore un signe crie t il décidément


Pauvre poète !!

Et le temps va l'achever

Il n'aura personne à son chevet

Pourtant toute sa vie il l'aura guettée

Son heure qu'il n'osera fêter

Pauvre poète !!!

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