L'école de la honte et de la peur...

Elle s'appelait Angélique et elle était une adolescente tout à fait normale. 

Elle n'était pas une délinquante, ne buvait pas, ne fumait pas et ne se droguait pas.

Elle a toujours été une élève dans la bonne moyenne à l'école, avec une prédilection pour les maths depuis l'école primaire.  Elle ne s'est jamais faite remarquer, jamais faite punir, ne savait pas ce qu'était une retenue et je n'avait même jamais eu la moindre remarque dans mon journal de classe.  Angélique était une jeune fille d'une timidité presque maladive qui ne souhaitait qu'une chose : faire ses études sans se faire remarquer et être aimée.

Elle a toujours rentré mes travaux à l'heure, bien soigné ses cahiers, réussi ses examens avec une bonne moyenne, même si ses oraux lui posaient souvent des problèmes à cause de sa timidité et même si avec certains profs, toujours à cause de sa timidité, elle ne parvenait pas à ouvrir la bouche, sans savoir pourquoi avec ceux-là non et avec d'autres oui.

Elle n'a jamais provoqué de disputes, au contraire, elle a toujours essayé d'apaiser les conflits.

Elle s'est toujours habillée et coiffée de manière très classique.

Malgré sa timidité, elle a toujours essayé d'aider les autres, de soutenir ceux qui en avaient besoin et d'accueillir ceux qui étaient seuls.

Elle n'a jamais eu de problèmes d'apprentissage, n'est pas dyslexique, ne souffre pas de troubles de l'attention ni de l'apprentissage.  Elle a un bon caractère et est très conciliante.

Pourtant, à partir de la 6 ème année, elle a commencé à vivre un véritable cauchemar au collège et contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les responsables n'en n'étaient pas toujours des élèves perturbateurs.  Contrairement à ce que l'on pourrait penser aussi, certains profs ne l'aimaient pas, mais alors là pas du tout!  Et elle ne savait vraiment pas pourquoi.

Angélique n'était pas la seule à avoir vécu l'enfer à l'école.  Ses frères et soeurs n'ont pas vécu mieux et certains de ses amis, surtout amies, non plus.

Souvent on peut lire dans la presse et dans les commentaires d'articles de presse des accusations à l'égard des parents que l'on rend responsables du fait que l'école soit profondément malade.

Bien sûr, il y a des parents pour qui leurs enfants sont des petits rois et qui ne veulent même pas imaginer qu'ils pourraient dire un gros mot ou faire quelque chose de mal!  Et qui seraient en réalité bien étonnés de ce que leurs petits anges sont capables de faire...  Ces parents-là ont certainement une grande partie de responsabilité vis à vis du mal-être de l'école.  Mais ce sont loin, bien loin d'être les seuls!

Tout comme les profs ne sont pas les petits saints que la presse se plaît à décrire et qu'ils se plaisent à décrire eux-mêmes!  Ils ont même une très lourde responsabilité dans la violence scolaire et dans l'ambiance glauque et malsaine qui règne dans les écoles, collèges et lycées.                          

Ce récit raconte l'histoire d'Angélique mais également raconter celle de ses frères et soeurs et celle d'autres élèves dont j'ai eu connaissance par eux, par leurs parents et qui m'a choquée. 

Ce récit écrit sous la forme d'un roman est une histoire vraie même si certains faits paraissent impossibles ou surréalistes.

Je l'ai écrit pour essayer d'expliquer que pour survivre à l'école, au collège, au lycée, il faut avoir un caractère très fort ou des parents influents.  Si on est faible, c'est simple : on se fait détruire.