L'effet italien

Ah, heureusement que tu es là. Moi, j'aurais déjà craqué sans toi. Je dois supporter tous leurs problèmes, à eux, en plus des miens. J'ai tous les matins une boule dans la gorge, me demandant ce qui peut m'arriver. Après, ils disent que je suis pas assez présente. Mais des potes, j'en ai beaucoup. Et tous, avec leurs soucis, moi je peux pas penser à tout, tu comprends? Je suis pas la fille parfaite.

Tous me demande toujours si je vais bien, s'attendant à ce que je leur réponde que oui, de t'façon j'ai jamais de problèmes.

Les cons.

Oh, toi, tu dis rien. Tu te contentes de me dire bonjour le matin. Tu t'inquiètes sans le montrer. Y a ma meilleure amie aussi, mais elle, c'est pas pareil. J'lui dit tout. Toi, je te croise le matin, le soir, on se voit au CDI. Et ta seule présence m'apaise. J'pense que c'est l'effet italien. Y peut pas avoir autre chose.

Je peux pas être tombée amoureuse, non? J'ai trop souffert, pendant un an j'étais complètement perdue, et mon coeur se serrait comme dans un étau. On l'écrasait. Mais toi... toi, quand tu es là, avec ton sourire, tes lunettes -ou tes lentilles, ça dépend si tu as la flemme de les mettre le matin- ta joie de vivre, toi tu me rassures. Mon stress s'évapore quand tu passes ton bras au dessus de mes épaules, parce que t'es tactile, t'es comme ça, on t'aime comme tu es. En ce bas monde, un peu de câlins ça fait du bien.

Tu soulages mon coeur d'un coup. Et putain en ce moment ça me fait du bien.

Ouais mais j'pense que c'est l'effet italien. Je viens de l'inventer, cet effet, mais on va faire comme s'il existait depuis Mathusalem.