L'ERRANCE D’UNE PROMÉTHÉ AUX LARMES EN FOLIES

Tu m'offres liberté. Suis-je pour autant libérée de ta griffe mortelle, de ton sang m'abreuvant à chaque instant? Mes lèvres et ma chair n'appartiennent qu'à tes mains, qu'à tes murmures, qu'à ton souffle. Libérée d'un poison éternel, du donjon de la malheureuse, je te retends la main. Ne me laisse pas périr dans le doute de ces amantes à la voilure aux doux secrets insensés : âpreté d'un monde sans nous. Les secondes deviennent ces heures malicieuses, impétueuses. Tes mots calcinent des restes de l'infini de ma chair nue.

Oui, tu me libères mais, puis-je me libérer de ta tendresse ? Au-delà de mon île, j'entends danser la vague fatale, celle qui engloutira nos chinoises ombres aux contours si rigides et si fragile à la fois. En déesse sans armes, ailée de ta peau luisante, je tenterai - "l'Ève et l'Adam" - de quérir cette nouvelle pomme d'un printemps aux pépins sans fin. N'oublie pas, ne m'oublie pas. Je te "jure" ma vie à jamais.