Les enquêtes d’Hercule Foireau (65)

Hervé Lénervé

Hercule et une jeune et jolie lieutenant se rendent sur une scène de crime dans une voiture banalisée dans une région non communiquée.

-         T'en fait une gueule c'matin, t'as mal dormi, ou quoi ?

-         Ma mère est morte cette nuit.

-         Merde ! Elle est morte de quoi ?

-         De fatigue.

-         C'est rien ça ! Un peu de repos et elle sera bientôt sur pied.

-         On l'enterre jeudi.

-         Jeudi ? C'était une grosse fatigue, alors ! Remarque, ça m'arrange un peu, car, jeudi, je peux me libérer pour t'accompagner. Bon, maintenant, pour te changer les idées, je te propose qu'on se consacre à notre affaire. Mort à huit trente o'clock*, le châtelain, on peut déjà retirer ta mère de la liste des suspects. On avance bien sur cette affaire.

-         Ma mère s'entendait très bien avec le vicomte.

-         Ouais, de toute façon ta mère est innocentée pour cause de décès et moi, ce que j'en disais, c'était dans un sens statistique. Au fait, tu faisais quoi, toi, à huit heures trente à la coque, ce matin ?

-         Tu vois le mal partout, ma parole ?

-         Je pars du principe que dans les enquêtes, sauf effets collatéraux, tout le monde est suspects, moi le premier. Tient ! pour chasser tes pensées chagrines, si on se prenait un p'tit dej ?

Un p'tit dej plus tard.

-         Donc, je te disais que le vicomte d'Onsenfout a été poignardé de douze coups de révolver approximativement à la douzaine près...

-         Comme, les douze coups de minuit ???

-         Oui, ou douze, comme un paquet de capotes ??? On n'avance, on avance, c'est évidemment sexuel cette affaire ! Tiens, vient, on va bouffer un bon truc arrosé pour te remonter le morale.

Un bon truc arrosé plus tard.

-         Tu vois, moi je penche pour la petite soubrette qu'il avait séduite, le vicomte et vu sa réputation de gros porc, c'est marqué dans le « Who's Who's Who's... », elle n'a pu céder à ses avances de charmes d'assauts que par intérêts.

-         Que gagne-t-elle avec sa mort ?

-    Ça, c'est bien les femmes ! Il leur faut toujours une explication logique et rationnelle. Mais, on s'en fout, faut tout faire à l'instinct, on n'a pas quatre pages devant nous pour résoudre l'énigme de la mort du sir, non plus.

Tiens, maintenant que nous avons trouvé la coupable et résolu cette affaire, si, pour te décharger du poids de la culpabilité d'avoir laissé crever ta vieille mère toute seule comme un chien, si on se faisait un bon diner copieusement arrosé ? Comme on n'est plus qu'à deux kilomètres on ira la cueillir au matin dans les champs la soubrette, on va se prendre une chambre pour se reposer.

-         Deux chambres !

-       Non, restriction des frais de défraiement. Puis c'est mieux, pour réfléchir à deux entre deux jouissances, sur les complices à inculper dès notre arrivée. Au fait, tu vas demander une autopsie pour ta mère ?

*Note de l'auteur, moi, quoi ! Je me dois de vous faire part que j'ai reçu moult insultes d'anglophones distingués et courroucés me disant que « o'clock » ne s'utilisait que pour les heures pleines au risque de détraquer complémentent la course des planètes. Ce qui foutrait un merdier total dans tout l'Univers et même les galaxies, aussi, si, si ! Non, faut pas déconner avec ça !

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