Les enquêtes d’Hercule Foireaux (13)

Hervé Lénervé

Hercule est dans son agence avec son pote gendarme Léon Veston. Les affaires sont calmes, le portable de Léon sonne.

-         Quoi ? Deux morts en même temps ? C'était un duel, ou quoi ?

-          ???

-         A deux endroits différents, les affaires reprennent ! Comment ont-ils été tués ?

-          ???

-         Le premier poignardé, le second écrasé ? Comment sont les corps ?

-          ???

-         L'un indemne, l'autre tout plat, ok ! A-t-on retrouvé les armes des crimes

-          ???

-         Merde ! Je suis avec le célèbre Hercule Foireaux, je mets l'ampli ! tu peux répéter.

-         Bonjour monsieur Poivrot ! On a retrouvé l'arme blanche dans le ventre de la victime, tandis que le bus coure toujours.

-         Foireaux ! S'il vous plait ! Cette double affaire est claire comme de l'eau d'urines, vous pouvez dire à la gendarmerie que l'enquête est d'ores et déjà résolue.

-         Déjà ? Tu déconnes Hercules, on aurait pu glander au moins quatre mois, là-dessus !

-         Que veux-tu, je suis un rapide.

-         Ok ! explique !

-         C'est simple, le premier corps est indemne, avec une arme blanche dans le ventre. Il a été poignardé de l'intérieur. Il s'agit évidemment d'un accident domestique banal. L'homme était avaleur de sabre. Sa femme lui aura demandé à l'instant où il faisait ses exercices ; « c'est qui cette Eva avec son numéro de téléphone dans la poche de ta veste ? » Alimentaire mon cher Veston.

-         La vache ! on peut dire que tu es expéditif, toi ! Et le second, alors ?

-         Demande à tes confrères, si l'homme tout plat était tout nu ?

-         Oui, il l'était ! Comment as-tu pu le savoir, sans l'avoir vu, nu, ma fois ?

-         Fastoche ! Le chauffeur de bus rentre plus tôt chez lui, à cause d'une grève surprise de la RATP prévue de longues dates. Il trouve dans son lit un homme, qui n'est pas lui, avec sa femme, qui est bien elle. L'homme s'enfuit par la fenêtre du gratte-ciel, sans prendre le temps de se rhabiller. Le mari descend quatre à quatre, à quatre pattes, à califourchon sur un buisson, les escaliers du cinquantième étage au zérotième étage qu'il dépasse emporté par son élan jusqu'en Chine. Puis, il chevauche son bus, garé sur le jardinet du gratte-ciel, mon mari ! Puis, aplatit l'amant en le dépassant par-dessus. Que du tout-venant, de l'allant de soi, du basique, quoi !

-         Merde ! On n'est pas près de le retrouver, l'assassin !

-         Au contraire ! Il suffit d'arrêter tous les chauffeurs de bus, notre homme est l'un d'eux !

-         Certes, mais comment le reconnaître ?

-         Facile également, il suffit d'interroger tous les usagers des bus. Ils auront obligatoirement remarqué une attitude étrange d'un chauffeur.

-         Mais de quelle attitude parles-tu, toi, d'où tu parles ?

-         Une tendance à vouloir écraser tous les piétons sur son parcours, car quand on a écrasé une fois, on écrasera toujours. On veut faire une belle série. C'est un joueur, notre gus, c'est un sérial driver.

-         Ça représente beaucoup de personnes à interroger !

-         C'est vrai ! Mais tu peux faire plus court et arrêter au hasard n'importe quel chauffeur, car, si ce n'est lui, c'est donc son confrère. Affaire classée, on n'en parle plus, tient bois un coup !

-         Pour sûr ! Affaire grondement menée ! Merci Hercule, sans toi l'assassin courrait toujours et même encore.

-         De rien, Léon ! A la tienne !

Allez ! Trinquons à la victoire, Hercule !

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