Les enquêtes d’Hercule Foireaux (18)

Hervé Lénervé

Rien ne va plus chez Hercule, il ne tourne pas rond en tournant en rond dans sa chambre carrée, il n’arrive plus à réfléchir sereinement, Hercule est amoureux ! Mais son amoureuse n’est pas amoureuse.

Hercule a été appelé par les forces de l'ordre des médecins qui suspectent, l'un des leurs, d'être un sérial killer patenté (mais un peu tenté, quand même) en blouse blanche, casaque à points rouges.

Le grand mandarin de l'ordre le reçoit dans sa loge.

-         Bonjour monsieur Poivrot, l'affaire est grave !

-         Grave, en effet, les affres des âmes errantes sont navrantes, votre seigneurie !

-         Restons familiers, appelez-moi simplement Gaston, c'est mon petit nom, Gaston, monsieur Picolo ! En tant que questeur, je vous ai mandé pour démasquer un confrère qui déshonore la profession tout entière, en son intégralité entière, toute.

-         De qui s'agit-il, donc, par monts et par Dieu ?

-         Du docteur Putois !

-         Tiens ! Il n'est pas mort, celui-là ?

-         Non ! Vous confondez… peut-être… avec Marcel Petiot, plutôt, ou avec  Marcel Cerdan qui avait mal aux dents ?

-         Pas du tout ! Je confusais avec Marcelle Piaf. Mais excusez-moi, je n'ai pas toute ma tête à moi-même, en ce moment. Vous n'auriez pas un médicament contre les blessures de cœur ?

-         Je ne suis pas cardiologue, mais proctologue !

-         Il n'y a pas de sots métiers !

-         Restez concentré, monsieur Alcoolo, comme je vous le disais l'affaire est sérieuse, il est suspecté d'avoir assassiné 14 598,5 personnes dans un établissement de soins palliatifs, en un seul jour, seulement.

-         Fichtre, Diantre, Diable et Fenwick ! Mais comment a-t-il pu faire pour tuer… une demi-personne ?

-         Non, en fait, la victime a pu être secourue à temps par l'équipe médicale, mais ils ont réussi à n'en sauver qu'une moitié.

-         La moitié de la tête, j'espère ?

-         Non, la partie des pieds qui puent !

-         C'est mieux que rien !

-         Bon ! Voici l'identité et la photo du triste sire, vous devrez le prendre en flagrant délit, quand il se penche sur un lit pour occire l'occupant à coup de scies médicales !

-         Je connaissais les scies musicales.

-         Non, les scies chirurgicales sont chromées pour une meilleure asepsie et accordées en Mi mineur et non en La adulte.

-         Ne vous inquiétez pas toubib, votre Putois sera confondu, confessé, compressé, Confucius, bref, en moins de temps, qu'il faut pour le sentir.

***

Hercule s'est fait introduire, en tout bien tout honneur, dans le centre de soins palliatifs, trois cercueils au guide des « Mouroirs de France » et alité, l'Hercule, il attend en pensant à sa chérie qui ne veut point le chérir. Pauvre Hercule, il fait peine à voir, il n'est plus que l'ombre, de l'ombre, de l'ombre qui n'a pas vu le soleil. Il fait peine à entendre aussi, à se lamenter sur son triste saur de hareng. « Ô ma Gertrude ! Que c'est trude, la trorture que tu m'inftliges. » (Oh, vous n'avez jamais pleuré de votre vie, vous ?) Répète-t-il sans cesse.

Or, une nuit, où il avait enfin réussi à trouver le sommeil, seul remède, par l'oubli, à ses tourments obsessionnels compulsifs (TOC), il se mit à rêver qu'un requin l'attaquait dans son lit, par surprise.

Les rêves ont tout de la vraie réalité vraie quand on les rêve avec en plus, ce petit rien d'absurdité, qui nous interpelle à peine ou si peu ou pas du tout, d'ailleurs... continuons !

Donc, Hercule luta de toutes ses forces herculéennes contre ce squale d'air salé à la mine patibulaire, mais complètement. Il protégea son cou contre les morsures des dents acérées qui l'auraient lacéré, en rendant coups sur coups et se réveilla à temps pour s'apercevoir qu'il étranglait la belle, jeune et bien foutue infirmière qui avait tenté de prendre sa tension sans le réveiller.

-         Mais que suis-je en train de faire, moi, mon dieu par Dieu, par vous-même, quoi ? (Oui ! Hercule a parfois tendance à surjouer son rôle, je l'admets.)

-         Heurf ! Heurf ! Sauf erreur de ma part, à ma connaissance, vous tentez de m'étrangler, monsieur Hercule !

-         Oh, excusez-moi belle ingénue, encore habillée, j'ai fait un cauchemar qui fait peur.

-         Oh, ce n'est rien, mon Hercule, cela peut arriver à tout le monde, d'étrangler par inadvertance, je ne vous en tiens pas rigueur. Allez, payez-moi un café pour vous faire pardonner.

Pour la première fois de son illustre carrière, Hercule ne résolut pas cette affaire. Mais de cet échec, il découvrit un nouveau Grand Amour et oublia en une fraction de seconde, celle pour qui, il aurait été jusqu'à donner, il y avait si peu, sa propre vie ? Non, faut quand même pas pousser, mais celle de sa propre mère ? Assurément !

Quant au docteur Putois, il continua d'assassiner en toute impunité, jusqu'au jour, où l'euthanasie fut légalisée en France. Ce qui mit un frein définitif à ses actes humanitaires. Il se tua lui-même par désœuvrement, sa vie n'ayant plus aucun sens sans mission salvatrice.

« Reste en Paix, Docteur Putois ! »

 (J'entends d'ici, les jeux de mots, quolibets, sarcasmes et railleries de toutes sortes. Donc, je vous demanderai de rester dignes et respectueux envers cet homme qui a déjà assez largement souffert sur les bancs des écoles primaires et sous la subtilité des répliques d'enfants : « Putois… Puducul ! »)

  • Le fantasme de l'infirmière est tenace
    https://youtu.be/E84OWq6z3IQ

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Chainon manquant

    dechainons-nous

    • Le fantasme de l’infirmière n’est qu’un mythe ou une mite, je ne sais jamais si c’est masculin ou femelle ce mot-là ! :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • La démystification est à la démythification ce que la démoustication n'est pas à la démitification.
      La théorie du genre fait plutôt mauvais genre !
      Epouser une jeune infirmière est un bon investissement pour une fin de vie heureuse :)

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

  • J'adore ces aventures d'Hercule Foireaux, mais Agaga Christie, je me demande si elle aurait aimé?

    · Il y a plus de 5 ans ·
    P1000170 195

    arthur-roubignolle

    • Je ne sais pas, elle ne m’a jamais invité à boire un café. :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • A cup of tea please for Agaga !

      · Il y a plus de 5 ans ·
      P1000170 195

      arthur-roubignolle

    • Of course, where do I have my mind ? :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Hercule boit du café?

    · Il y a plus de 5 ans ·
    00

    gone

    • Oui ! Il aime bien un nuage de café dans son whisky. :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Le retour de la scie face au requin marteau est le début d'une future boîte à outils.

    · Il y a plus de 5 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

    • Eh ! Il y a des promos chez Casto ! :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Chez Castro on brade les marteaux et les fossiles.

      · Il y a plus de 5 ans ·
      30ansagathe orig

      yl5

    • :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

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