Les enquêtes d’Hercule Foireaux (33)

-         C'est votre jules qui vous a arrangé comme ça ?

-         Nooon ! Je me suis cognée contre une porte ! Moi, c'est rien, vous verriez l'état de la porte.

-         Arrêtez de la protéger, heu pardon… de le protéger, il ne le mérite pas, il vous tape à tour de bras raccourcis, en voulez-vous, en voilà ! Dénoncez-le, où vous tomberez avec lui !

-         Jamais ! Je l'aime !

La femme n'en démord pas, elle aime son jules. Hercule n'en tirera rien de plus. Dommage car elle est très mignonne avec ses yeux bleu, enfin le bleu est tout autour, car elle les a mordorés de naissance. Elle est très jolie avec sa taille élancée et sa démarche féline de gazelle.

Tard dans la nuit, il est réveillé par la sonnerie de son téléphone, c'est la suspecte à qui, il a donné son numéro intime, au cas où.

-         Je ne vous réveille pas ?

-         Mais non, pensez donc !

-         Je voudrais changer ma déposition.

-         Il vous a encore battue !

-         Mais, non, pensez donc !

Le lendemain, le cœur battant à tout péter, Hercule attend la belle jeune femme aux yeux maquillés de lunettes noires. Elle pénètre dans la salle d'interrogatoire introduite par un agent qui en prend trop à son aise en la serrant de trop près.

-         Reprenez-vous Sergent, vous n'êtes pas au Balajo ! Prenez une chaise madame ! Non, pas celle-ci, je suis déjà dessus.

La belle femme sans chichi, s'assoie sur les genoux d'Hercule qui ressent comme une fourmilière « fourmiller » dans le bas du ventre.

-         Je serai plus confortable, ici, pour tout vous avouer, c'est délicat, comprenez-vous. Ça ne se crie pas sur les toits.

-         Faites ! Faites, sans crainte, vous êtes si légère.

Entame Hercule avec des trémolos dans la voix qui le rendent grotesque, le grand homme.

-         Oui ! Ce n'était pas la stricte vérité et je sais qu'il ne sert à rien de vous mentir à vous les… je peux te tutoyer maintenant que l'on se connait un peu des genoux.

-         Fais ! Fais !

-         Oui ! En fait, ce n'est pas sur une porte que je me suis fait ça, c'est en tombant dans l'escalier. Mais comme il n'y a pas d'escalier chez moi, j'ai eu peur que ce ne soit pas crédible.

-         L'absence d'escalier n'a jamais empêché les chutes de reins. (Il dit vraiment n'importe quoi, notre Hercule, il est perturbé-ment amoureux.)

Lui susurre-t-il en l'embrassant dans l'oreille, car il a raté son cou, de peu, mais raté quand même.

-         Est-ce grave, ce mensonge ?

Roucoule-t-elle dans un rire de gorge charmant, Hercule fond littéralement, il faudra passer la serpillère sur le dallage.

-         Mais pas du tout, cela arrive à tout le monde de confondre ses mains. (Ca ne s'arrange pas l'Hercule, pendant qu'une, des dites mains, se pose, amie, à mi-course entre la jupe courte et la cuisse de la suspecte.)

-         Entre, entre ! Ce n'est pas fermé de l'intérieur, mon détective !

La suite, vous pouvez facilement la deviner tout seul. Ce n'est pas à moi de vous décrire des ébats qui n'apportent rien au débat, d'ailleurs elle n'en portait même pas, il faisait trop chaud, ici-bas.

Notre histoire se termine sans suite, abandon des poursuites, toutes les charges et les pièces à conviction ayant mystérieusement disparues.

Hercule ne revit jamais la belle suspecte, elle disparut également le jour même. Evaporée, disparonez dans la nature avec son julot aux gros biscotos, laissant  notre héros à la petite semaine, désemparé, le cœur chaviré, la nausée à l'âme, le foie gras et l'estomac débarbouillé à la lessive Saint Marc.

Et quand il est dans cet état-là, las de lassitude, transit d'amour, il devient fou, Foireaux, il fait des bêtises. Il partit dans la nature, lui aussi, avec son plus gros calibre avec les idées noires de faire la grosse bavure, qu'on pourra lire le lendemain dans la presse. « Un forcené a tiré et tué toutes les antilopes et tous les lions, panthères, tigres, hippopotames du zoo de la porte de Vincennes. »

Note de moi : les hippopofemmes c'est rapport à la sienne.