Les enquêtes d’Hercule Foireaux (37)

Dans un aréopage de pros du crime, juge d'instruction, commissaire divisionnaire, limiers de tous sexes, Hercule, béat, observe.

-         Tiens, c'n'est pas l'Hercule, là-bas ? Ils l'ont laissé assister, je croyais qu'il était interdit de toutes manifestations policières, depuis la dernière fois qu'il avait pollué la scène de crime en piétinant partout sur la victime ?

-         Il a dû trouver une ouverture  grâce à une huile mouillée dans une sale recette, qu'il doit cuisiner.

Oui ! Hercule a soudoyé le concours d'un politique corrompu. (En parlant de « concours », je trouve que c'est, quand même, injuste de ne pas me l'avoir attribué cette année, déjà que je ne l'avais pas eu l'année dernière. Bon passons, que du piston dans l'Edition). Hercule discute donc avec sa potesse la gendarmette Sexette.

-         Les flics utilisent des médiums, à présent, pour retrouver les disparus ?

-         Ce n'est pas un médium, mon Hercule, c'est l'accusé en série, quinze fois impliqué dans une affaire criminelle, toujours relaxé.

-         Je me disais que c'était étrange aussi, cette combinaison orange et ces menottes dans le dos pour un civil. Au fait rappelle-moi les faits, car je n'ai pas encore lu le dossier de mon client.

-         Une banale histoire d'amants qui se seraient suicidés grâce à une assistance extérieure. Les deux corps ont été retrouvés dans une mise en scène grotesque et vulgaire. Il était difficile de discriminer les appartenances sexuelles. L'homme avait été féminisé par émasculation et la femme masculinisée par une aubergine dans le cul. Si bien qu'il y a eu une confusion au début et beaucoup de temps perdu.

-         Bon, moi, je suis là, uniquement pour retrouver la montre de mon client qu'il a malencontreusement égaré sur les lieux du crime. C'est un cadeau de son père, tu comprends, il lui aurait donné juste avant d'être guillotiné.

-         Mais on ne guillotine plus depuis que la peine de mort a été abolie, voyons !

-         Je me disais bien, qu'il me racontait des bobards l'autre loustic. Mais peu importe, moi je suis mandaté pour retrouver cette montre, car il doit y tenir pour une autre raison.

-         C'est peut-être une montre de collection ?

-         Surement ! Enfin je sais qu'il y a ses initiales gravées dessus, avec son adresse, son numéro de téléphone, son code de carte bancaire, ainsi que son password d'ordi. Tu comprends, c'est un écrivain et il vient d'écrire un polar qui relate les circonstances de ce double homicide suicidaire, avant que l'affaire ne soit connue. Un visionnaire le mec ! Merde ! Qu'est-ce donc qu'il tient en main l'autre oranger menotté dans l'dos ? Putain, mais c'est pas vrai ! Putain, mais c'est ma montre ! Voleur ! Au voleur !

-         Je te rappelle que c'est un tueur, pas un voleur !

-         M'en fous, c'est ma montre !

A cet instant le voleur-tueur s'exclame. « Bingo ! Je tiens mon seizième non-lieu ! »

-         Mon Hercule, j'ai l'impression que tu vas avoir du mal à te faire payer ta prestation par ton client. Allez viens mon voyou, partons ! On doit encore aller baiser avant la fin de cette journée bien remplie, que d'Aventures, mais que d'Aventures !