Les enquêtes d’Hercule Foireux. (1)

Hervé Lénervé

Des enquêtes policières. Un privé perspicace, Hercule Foireux. Des énigmes tarabiscotées.

-         Monsieur Peureux, je…

-         Hercule Foireux, s'il vous plait !

-         Pardon monsieur Foireux, je ne retiens jamais les noms. Je vous ai contacté, car ma femme a disparu depuis quinze jours et je n'ai plus aucune nouvelle d'elle.

-         Avait-elle des raisons de vous quitter ?

-         Aucune, voyons ! Nous sommes un couple uni.

-         Vous n'avez pas fait d'accros à votre vie conjugale ?

-         Si, bien sûr, comme tout le monde. Mais je cloisonne tout, elle ne connait pas mes maîtresses.

-         Il y en a plusieurs ?

-         Oui ! Comme tout le monde, quelques régulières et des occasionnelles.

-         Combien ?

-         Je ne sais plus, je ne tiens pas les comptes exactes, de plus comme je me trompe souvent dans leurs prénoms, elles préfèrent aller tromper ailleurs leurs ennuie. Les femmes sont susceptibles, que voulez-vous, Monsieur Poireux.

-         Hercule Foireux, s'il vous plait ! Comment s'appelle votre femme ?

-         Comme moi, Lénervé, puisqu'elle est mon épouse devant Dieu et les hommes.

-         Oui, mais son prénom et son nom de jeune fille ?

-         Micheline Micholin, Heu, non, pardon, Augustine Martin, c'est ça ! Martine Machin, un truc comme çà.

-         Vous êtes-vous déjà trompé de prénom pour nommer votre épouse.

-         Jamais ! Je ne l'appelle pas, je la siffle. Comme ça, c'est plus prudent.

-         Astucieux ! Etes-vous tendre avec votre conjointe !

-         Bien sûr ! Pour qui me prenez-vous ? Je suis un gentleman. Je ne la frappe jamais…plus que nécessaire.

-         Mais vous la frappez, quand même.

-         A peine, comme tout le monde. Une gifle, un coup de pied, par-ci, par-là, en passant, mais toujours mérité et sans excès. Je suis une personne mesurée et modérée, à part les jours, où j'ai besoin de me défouler. Que voulez-vous, monsieur Pouilleux, les médecins m'ont interdit les sports intenses, à cause du cœur.

-         Hercule Foireux, Foireux, s'il vous plait. Et quand vous êtes énervé, monsieur Lénervé, comment se comporte votre femme après ?

-         Très bien ! Elle dort profondément. Je suis même, parfois, obligé de lui jeter un seau d'eau pour la réveiller, autrement je mangerais trop tard.

-         Ne pensez-vous pas, qu'elle est eue envie de vous fuir ?

-         Grand Dieu, mais pourquoi, donc ! Non, non, elle était très bien avec moi. Une vraie princesse.  

-         Vous lui faites des cadeaux ?

-         Jamais ! Avec toutes les maîtresses que j'ai à entretenir, ce serait dispendieux.

-         Bien, bien… je vois !

-         Vous allez la retrouver, monsieur Frileux ?

-         Hercule Foireux, s'il vous plait, n'ayez crainte, je la retrouverai, c'est mon job ! Je suis un pro ! Comment s'est passé la dernière journée avec votre épouse ?

-         J'étais énervé !

-         Bien ! Et que s'est-il passé ?

-         Ça s'est bien passé… Elle a moins riposté qu'à l'ordinaire.

-         Où, s'est produite votre dispute ?

-         Dispute, dispute, c'est un bien grand mot. Ici, enfin à la cave.

-         On peut voir l'endroit !

-         Que pouvez-vous espérer trouver dans une cave, à part des araignées ? Monsieur Neuneu.

-         Hercule Foireux, s'il vous plait. Allons à la cave.

Un escalier raide, une lumière chiche et blafarde et un corps gisant, mais en boule, en vrac, au pied de l'escalier.

-         Monsieur Lénervé, ne serait-ce pas votre Dame, là ?

-         Non ! Ma femme était d'un seul tenant, ce n'était pas une femme en kit.

-         Et cette tête, là, ça ne vous dit rien ?

-         Ah, alors, là ! C'est bien les femmes, ça ! Je me fais un sang d'encre, depuis quinze jours, alors qu'elle se prélasse tranquillement à la cave. Alors là, elle va m'entendre, la Gertrude !

-         Bon, je pense que l'enquête est résolue.

-         On peut dire que vous êtes un rapide, dans votre boulot, vous ! Vous me l'avez retrouvé en moins de temps que de le dire. Combien vous dois-je ?

-         Mille cinq cents !

-         Ça fait cher la minute.

-          J'aurais pu faire durer, mais nous sommes des gens pressés, n'est-ce pas, monsieur Lénervé ? Puis, c'est le prix !

-         Si c'est le prix ! Je ne discute pas. Venez remontons, je vais vous faire un chèque au salon. Ça pue, ici ! Il doit y avoir un rat crevé quelque part. J'peux vous payer en plusieurs fois ?

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