Les enquêtes d’Hercule Poivrot (72)

Allo, Hercule Poivrot. J'écoute !

- Allo, Monsieur le fameux détective Hercule Poivrot, donc ?

- Oui, le même.

- Je connais le nom de l'assassin de l'affaire de la chambre close, fermée de l'intérieur  sans victime dedans.

- Attendez, je prends un stylo.

- Pas la peine. Je n'ai pas le temps de vous le dire tout de suite. Comme je dois aller me faire soigner avant, à cause d'une balle dans le cœur prise à la suite d'une discussion animée entre gangsters antagonistes.

- Je ne veux pas vous porter la poisse, mais j'ai trouvé un stylo et un bloc, finissons-en maintenant, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver. Je vous écoute.

- Il n'est pas un peu trop tôt pour le suspens ? Le récit vient  juste à peine de commencer.

- Pas du tout ! L'auteur trouvera bien un rebondissement quelconque. Une attaque d'extra-terrestres, venue d'ailleurs, pour coloniser la Terre d'ici, enfin un truc plausible, quoi.

- Cela me semble tirer par les cheveux.

- Ce n'était qu'une suggestion parmi d'autres.

- Je verrais plutôt un truc en rapport avec les femmes éventrées à Londres, car je connais aussi le nom de l'assassin, c'est Jacques l'Eventreur.

- Je ne travaille pas sur cette affaire. Donnez-moi le nom de l'assassin de mon affaire, por favor !

- Pardon ?

- Ah, vous ne parlez pas espagnol ?

- Non, juste un peu d'anglais et encore que du basique, my tailor is rich, par exemple.

- Donnez-moi, mon nom, s'il vous plait.

- Hercule Poivrot !

- Non celui de mon assassin.  

- Bon, si vous insistez.

- J'insiste !

 - Alors, il s'appelle Harf Heu Leeeuuu...

- Epelez !

- ...

- Merde, il est mort en emmenant l'assassin avec lui dans leur tombe. Il ne lui restait plus assez de temps de sursis de vie pour parler. Dommage ! Affaire classée non résolue. Case closed unsolved en Breton.