Les évaluations au CP

divina-bonitas

Chronique scolaire

Il semble que de nouvelles évaluations soient prévues par le Ministère à la rentrée en CP des écoliers. 


J'ai un peu, un peu beaucoup l'envie de râler à ce propos, même si je n'ai plus d'enfants concernés.


Bien sûr qu'il y a des différences de "niveau" entre les enfants, mais il y a surtout des problématiques réelles qui ne sont pas ou peu évaluées et que ces autres évaluations ne distingueront pas ou pas bien, c'est à dire ce qui contrevient concrètement à faire de l'école un cauchemar pour beaucoup d'enfants et de parents, à savoir:

- la précocité intellectuelle

- les troubles "dys": dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie pour ne citer que les principaux 

- les troubles cognitifs

- les troubles visuels voire les dyspraxies visuo-spatiales

- les troubles auditifs

- les troubles psychomoteurs

- les troubles psycho-affectifs

- les troubles de la concentration avec ou sans hyperactivité

- les problématiques mixtes: précocité + troubles "dys" +/- troubles de la concentration

- les problèmes qui ne sont pas censés en être mais qui le deviennent à l'école comme l'ambidextrie, qui n'est pas un handicap a priori mais induit des fatigues neuro-musculaires chroniques chez l'enfant et des troubles de la latéralisation. Les hémisphères fonctionnant symétriquement et simultanément, l'enfant est harassé au bout d'une matinée et on lui demande de s'enchainer l'après-midi sans aucun aménagement de temps. 


Les troubles physiques visuels et auditifs sont censés être testés en maternelle, sauf que bon, par expérience, certains points ne sont pas détectés faute de matériel ad hoc et de compétences pointues. 


Les troubles psys apparaissent parfois dès la maternelle mais le sujet reste tabou. 


La précocité intellectuelle s'accompagne fréquemment de troubles dys et/ou de la concentration mais si/quand ces derniers masquent la précocité...on passe à côté, on traite l'enfant de cancre et on fait tout de travers.


Ce sont toutes ces évaluations qu'il faudrait faire en premier afin de proposer aux enfants et aux parents, en particulier ceux qui ne sont pas au courant et ceux qui ont peu de moyens, des solutions concrètes de remédiation en milieu scolaire et extra scolaire. 


Si l'on voulait que tous les enfants avancent et aient les mêmes chances de réussir, il faudrait faire ces bilans en fin de maternelle d'ailleurs aux enfants qui ne semblent "pas dans le moule", histoire que les parents aient le temps de monter les dossiers administratifs permettant d'avoir des aides efficaces à la rentrée suivante. 


Et puis il faudrait quand même donner quelques cours aux enseignants pour qu'ils soient à même de distinguer ces diverses problématiques. 



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